Archive de août, 2009

29
août

Les Druides d’Aujourd’hui…

   Ecrit par : Isaya   in Non classé

awenUne des caractéristiques les plus saisissantes du Druidisme actuel est le degré auquel il est exempt de dogme et d’ensemble fixé de croyance ou de pratiques. De cette façon il parvient à offrir un chemin spirituel et une manière d’être dans le monde qui évite plusieurs des problèmes de l’intolérance et du sectarisme que les religions établies ont rencontrés. Il n’y a aucun ‘ »texte sacré » ou l’équivalent d’une bible dans Druidisme, et il n’existe aucun ensemble de croyance universellement convenu parmi des druides. En dépit de ceci, il y a un certain nombre d’idées et de croyances que la plupart des druides ont en commun, et qui aident à définir la nature du Druidisme aujourd’hui:

La théologie

Puisque le Druidisme est un chemin spirituel – une religion pour certains, une façon de vivre pour d’autres – les druides partagent une croyance dans la nature fondamentalement spirituelle de la vie. Certains favoriseront une manière particulière de comprendre la source de cette nature spirituelle, et peuvent se sentir animistes, panthéistes, polythéistes, monothéistes ou duothéistes. D’autres éviteront de choisir une conception particulière de Dieu, croyant que, par nature, il est inconnaissable par l’esprit. Les druides monothéistes croient qu’il y a une Déité: une Déesse ou un Dieu, ou un être appelé de préférence Esprit ou Grand Esprit, pour éviter des associations fallacieuses sur le genre. Mais d’autres druides sont des duothéistes, croyant que la Déité existe comme un couple de forces ou d’êtres, qu’ils caractérisent souvent en tant que Dieu et Déesse. Les druides polythéistes croient que beaucoup de dieux et déesses existent, alors que les animistes et les panthéistes croient que la Déité n’existe pas en tant qu’un ou plusieurs dieux personnels, mais qu’il est présent dans toute chose, et qu’il est Tout. Qu’ils aient choisi d’adopter un point de vue particulier ou pas, la plus grande caractéristique de la plupart des druides d’aujourd’hui se situe dans leur tolérance envers la diversité: une réunion de druides peut rassembler des personnes qui ont des vues considérablement variables au sujet de Dieu, ou bien aucune, et elles participeront harmonieusement aux cérémonies ensemble, célébreront les saisons, et apprécieront la compagnie des autres ; se rendant compte qu’aucun de nous n’a le monopole de la vérité, et que la diversité est saine et normale. La nature forme un point central si important de leur vénération, et ce quelque soit leur conception de Dieu, que tous les druides considèrent la nature comme divine ou sacrée. Chaque élément de la nature est sentie en tant qu’élément de la grande chaîne de la vie, sans qu’une créature ou un aspect d’elle n’ait de suprématie sur une autre. À la différence des religions anthropocentriques qui croient que l’humanité occupe un rôle central dans le plan Divin, la conception druidique est systémique et holistique, et ne voit l’humanité que comme une partie de la grande famille des êtres vivants.

L’au-delà

Bien que les druides aiment la nature et tirent d’elle l’inspiration et la nourriture spirituelle, ils croient également que le monde que nous voyons n’est pas le seul qui existe. Une pierre angulaire de la croyance des druides est dans l’existence de l’au-delà – un ou des royaumes qui existent au delà de la perception des sens physiques, mais qui sont néanmoins réels. Cet au-delà est le lieu où nous nous rendons quand nous mourons. Mais nous pouvons également visiter ces royaumes pendant notre vie, dans les rêves, dans la méditation, sous hypnose, ou au cours d’un « voyage » dans une transe chamanique. Chaque druide aura son point de vue sur la nature de cet au-delà, mais c’est une croyance universellement acceptée pour trois raisons. Premièrement, tous les religions ou spiritualités soutiennent qu’une autre réalité existe au delà du monde physique, plutôt que d’être en accord avec le matérialisme, qui soutient que seule la matière existe et est vraie. Deuxièmement, la mythologie celtique, qui inspire tellement de Druidisme, est remplie de descriptions de cet au-delà. Troisièmement, l’existence de l’au-delà est implicite chez les druides du passé, depuis que les auteurs classiques ont déclaré que les druides croyaient en un processus qui a été décrit comme étant la réincarnation.

La mort et la renaissance

Tandis qu’un druide chrétien peut croire que l’âme est seulement née une fois sur terre, la plupart des druides adoptent la croyance de leurs anciens que l’âme subit un processus de réincarnations successives – toujours sous forme humaine, ou dans une variété de formes qui pourraient inclure les arbres et même la roche aussi bien que des animaux. Beaucoup de druides partagent l’opinion rapportée par Philostratus de Tyane au deuxième siècle que les Celtes croyaient que pour naître dans ce monde il faut mourir dans l’autre-monde et, réciproquement, quand nous mourons ici, nous naissons dans l’au-delà. Pour cette raison, les rituels funèbres druidiques essayent de se concentrer sur l’idée que l’âme expérimente un moment de naissance, bien que nous vivions cela comme une mort.

Les trois objectifs du druide

Le but du le processus des renaissances successives peut être trouvé si nous regardons les objectifs du druide. Les druides cherchent surtout à développer en eux la sagesse, la créativité et l’amour. Un certain nombre de vies successives sur terre, plutôt qu’une seule, nous donnent la possibilité de développer entièrement ces qualités en nous.

La sagesse

Le but de la sagesse nous est montrée dans deux vieilles légendes : une dans l’histoire de Fionn MacCumhaill (Finn MacCool) d’Irlande, l’autre dans l’histoire de Taliesin du Pays de Galles. Dans les deux histoires la sagesse est recherchée par une personne plus âgée – en Irlande sous forme de saumons de la sagesse, au Pays de Galles sous forme des trois gouttes de l’inspiration. Dans les deux histoires, un jeune assistant fini par goûter la sagesse si jalousement recherchée par les adultes. Ces contes, plutôt que de simplement enseigner les vertus de l’innocence et de la serviabilité, contiennent des instructions pour réaliser la sagesse, codées dans leur symbolisme et la séquence d’évènements qu’ils décrivent, et c’est pour cette raison qu’ils sont employés dans l’enseignement du Druidisme.

La créativité

La créativité est également un élément central du druidisme parce que les bardes ont été longtemps associés aux Druides. Beaucoup pensent que dans les temps anciens ils ont transmis la sagesse des druides à travers les chansons et les histoires, et qu’avec leurs mémoires prodigieuses ils connaissaient les généalogies des tribus et des histoires liées à la contrée. Les cultures celtiques montrent un amour de l’art, de la musique et de la beauté qui évoquent souvent une conscience de l’au-delà, et leurs vieux contes Bardiques dépeignent un monde de beauté sensuelle en lequel les artisans et les artistes sont très honorés. Aujourd’hui, beaucoup de gens sont attirés par le druidisme parce qu’elles sentent que c’est une spiritualité qui peut les aider à développer leur créativité. Plutôt que de se soumettre à l’idée que cette vie physique est provisoire, et que nous devrions nous concentrer sur la vie après la mort, le druidisme véhicule l’idée que nous sommes crées pour participer entièrement à la vie sur terre, et que nous sommes nés pour exprimer et partager notre créativité autant que nous le pouvons.

L’amour

Le druidisme peut être vu en tant qu’accueil du troisième but qui est l’amour. Il nous encourage à élargir notre compréhension et l’expérience de celui-ci, de sorte que nous puissions aimer largement et profondément. Le vénération du druidisme pour la nature nous encourage à aimer le pays, la terre, les étoiles et la vie sauvage. Il encourage également un amour de la paix: Les druides étaient traditionnellement des conciliateurs, et le sont toujours. Les cérémonies druidiques commencent souvent par offrir la paix à chaque direction cardinale, il y a une prière de la paix druidique, et les druides plantent des « bosquets de la paix ». Le sentier druidique encourage également l’amour de la beauté parce qu’il cultive le barde, l’artiste intérieur, et favorise la créativité. L’amour de la justice est développé dans le Druidisme moderne en étant mentionné dans « la prière du druide », et beaucoup croient que les druides antiques étaient des juges et des législateurs, qui étaient plus intéressés par la remontrance que par la justice punitive. Le Druidisme encourage également l’amour de l’histoire et du mythe, et beaucoup de personnes aujourd’hui sont attirés par lui parce qu’elles reconnaissent la puissance du Mythe, et sentent son potentiel de guérison et d’éclairement autant que comme un divertissement. En plus de tous ces types d’amour que le Druidisme stimule, il souligne également la puissance pédagogique du Passé et, ce faisant, encourage l’amour de l’histoire et une vénération pour les ancêtres. L’amour des arbres est fondamental dans le Druidisme aussi, bien qu’étudiant la science des arbres, les druides plantent aujourd’hui des arbres et des bosquets sacrées, et soutiennent des programmes de reboisement. Les druides aiment également les pierres et forment des cercles de pierre, collectent des pierres et travaillent avec les cristaux. Les Druides aiment la vérité, et recherchent celle-ci à travers leur quête de la sagesse et de la Connaissance. Ils aiment les animaux et les voient comme sacrés. Ils aiment le corps et la sexualité, considérant que les deux sont sacrés. Le Druidisme encourage également un amour de l’un pour l’autre en stimulant la magie du rapport et de la communauté, et surtout un amour de la vie, par un encouragement de la célébration et une plein participation à la vie. Ce n’est pas une spiritualité qui essaierai de nous aider à nous échapper d’un engagement actif dans le monde.

Quelques groupes druidiques présentent aujourd’hui leurs enseignements dans trois catégories ou classes: ceux de barde, ovate et druide. Les trois buts cherchés par les druide, à savoir l’amour, la sagesse et l’expression créatrice peuvent être apparentés au travail de ces trois nivaux. Les enseignements de Barde aident à développer notre créativité, les enseignements de l’ovate aident à développer notre amour pour le monde naturel et la communauté de vie, et les enseignements du druide nous aident dans notre quête de la sagesse.

Vivre dans le monde

La vraie valeur d’un chemin spirituel réside dans la capacité qu’il a à nous aider dans notre vie quotidienne. Il doit pouvoir nous fournir l’inspiration, le conseil et l’encouragement pour que nous puissions négocier les difficultés éventuelles ainsi que les événements tragiques qui peuvent se produire au cours de la vie.
La philosophie primordiale du Druidisme est l’amour et le respect envers toute forme de vie – envers les êtres humains, les animaux et toute la nature. Un mot souvent employé par les druides pour décrire cette approche est la vénération, qui élargit le concept du respect pour y inclure une conscience du sacré. Cette vénération envers les êtres humains, par exemple, est exprimée par les druides en traitant le corps, les relations et la sexualité avec respect et comme quelque chose de sacré. Cette vénération ne doit pas être confondue avec de la « bigotterie » ou un manque de vraie foi – la vénération authentique est forte et sensuelle aussi bien que douce et aimable.

Cette attitude de vénération et de respect s’étend à toutes les créatures, et ainsi beaucoup de druides seront végétariens, ou bien mangeront de la viande mais en soutenant l’élevage fermier et en étant opposés à l’élevage industriel. Mais la croyance que nous devrions aimer toutes les créatures est susceptible d’être tempérée par un certain réalisme, qui n’exclura pas la possibilité que nous pourrions vouloir tuer certaines créatures, telles que les moustiques.

Pour beaucoup de druides d’aujourd’hui, la position fondamentale par rapport à l’amour et au respect envers toutes les créatures se prolonge en incluant la doctrine de ne causer aucun mal aux être sensibles. Cette idée est connue dans des traditions orientales comme la doctrine d » Ahimsa ‘, ou de Non-Violence, et a été décrite pour la première fois autour de l’an 800 avant JC dans les Écritures hindoues, les Upanishads. Les Jains, les Hindous et les Bouddhistes enseignent tous cette doctrine, qui est devenue populaire en Occident à la suite des protestations non-violentes du Mahatma Gandhi. Beaucoup de druides adoptent aujourd’hui une position semblable, qui s’abstient de nuire aux autres, et de se focaliser sur l’idée de paix, tirant leur inspiration des mythes classiques qui les ont dépeints les druides comme étant des médiateurs, qui s’abstenaient de participer à la guerre, et qui ont incité à la paix les armées en conflit.

L’enchaînement de la vie et l’illusion de la séparation

Toute la pensée et la pratique druidique est imprégnée de l’idée ou de la croyance que nous sommes tous reliés dans un univers qui est essentiellement bienfaisant – et non pas que nous existons en tant qu’êtres isolés qui doivent combattre pour survivre dans un monde cruel. Au lieu de cela, nous nous voyons en tant qu’élément de la grande chaîne de la vie qui inclut chaque créature vivante et toute la création. C’est une vision essentiellement panthéiste de la vie, qui considère toute la nature comme sacrée et inter-connectée. Les druides éprouvent souvent cette croyance dans leurs corps et dans leurs cœurs plutôt que simplement dans leurs esprits. Ils éprouvent le sentiment d’être de plus en plus chez eux dans le monde – et quand ils marchent dehors sur la terre et regardent vers le haut la lune ou les étoiles, ou sentent dans le vent la pluie qui approche, ils sentent dans chaque fibre de leurs êtres qu’ils sont une partie de la grande famille de la vie, qu’ils sont ‘ à la maison ‘, et qu’ils ne sont pas seuls. Les conséquences de ces sentiment et de ces croyance sont profonds. Indépendamment du fait qu’une attitude de confiance envers la vie apporte des bienfaits sur le plan de la santé psychologique et physique, il y a également des répercussions sur la société. L’abus et la sur-exploitation viennent de l’illusion de la séparation. Une fois que vous croyez que vous faites partie de la grande famille de la vie, et que toutes les choses sont reliées, les valeurs d’amour et de vénération envers la vie en découlent naturellement, de même que la pratique de la paix et de la non-violence.

La loi de la moisson

Liée à l’idée que nous tous sommes reliés dans la Danse de la vie, la croyance partagée par la plupart des druides est que quoi que nous fassions dans le monde crée un effet qui nous affectera finalement en retour. Une semblable idée semblable est véhiculée par beaucoup de traditions et cultures: la sagesse populaire en Grande-Bretagne indique cela autour de ‘ ce qui s’en va reviendra ‘. En Égypte antique, l’idée attribuée à Jésus quand il a dit ‘ ce que vous semez, vous le récolterez ‘ a été énoncée par le dieu Thoth plusieurs siècles avant dans le livre égyptien des morts, quand il a dit que  » la vérité est la faux de la moisson. Ce qui est semé – amour, colère ou amertume, ce sera votre pain. Le maïs n’est pas meilleur que sa graine, laissez ce que vous plantez être bon. » Dans le Bouddhisme et l’Hindouisme, cette l’idée est exprimée comme la doctrine de cause à d’effet (karma).

Ces deux croyances – que tout est relié et que nous récolterons les conséquences de nos actions – sont venues naturellement aux druides parce qu’ils représentent les idées qui se développent par une observation du monde naturel. Tout comme le sentiment d’appartenir à la grande chaîne de la vie peut nous venir lorsque que nous regardons avec admiration la beauté de la nature, la conscience que nous récolterons les conséquences de nos actions peut également nous venir lorsque nous observons les processus d’ensemencement et de moisson.

L’AWEN, L’ESPRIT SACRE DU DRUIDISME

La plupart des druides contemporains chantent l’Awen au cours de leurs cérémonies de groupe et, parfois, lors de leur pratique individuelle. Nous allons donc essayer de définir plus précisement en quoi consiste l’Awen, cet « Esprit sacré du Druidisme ».

La recherche de l’Awen est une recherche de l’esprit du Druidisme lui-même, et, en tant que telle, elle rassemble beaucoup de chemins. Nous pouvons poursuivre cette recherche comme historien, linguiste,  poète, philosophe, prêtre, magicien, shaman, ou de beaucoup d’autres manières. Chacune d’entre-elles nous aide à acquérir la compréhension de l’Awen et, pendant que nous marchons sur le chemin du Druide, une des choses que nous découvrons est celle de la force qui réside dans la compréhension.

La première référence à l’Awen est mentionnée dans  «Historia Brittonum», un texte latin de Nennius de Circa datant de 796, et basé sur des écritures antérieures du moine Gallois, Gildas. Après s’être rapporté au Roi Ida de Northumbrie,  qui a régné de 547 à 559, Nennius dit ceci:

« alors Talhearn Tad Awen a gagné son renom dans la  poésie.»

Tad signifie le «père», ainsi Talhearn est le père de l’Awen. Ceci ne nous indique pas grand chose au sujet de ce qu’est l’Awen. Mais, si nous acceptons Nennius comme étant une source fiable, il prouve que l’Awen a existé comme concept à un moment où l’empereur Cerbaill de  Diarmait régnait toujours en tant que dernier grand roi païen de  l’Irlande, et seulement un siècle après que St-Patrick eût converti l’Irlande au christianisme. Les derniers haut-lieux païens étaient tombés dans l’oubli depuis deux ou trois générations; Saint-Colomban, lui-même arrière petit-fils d’un haut roi païen, avait déjà fondé son monastère à Iona d’où il partit convertir les Pictes païens ; et la mission de St-Augustin vers les Angles  païen ne partirait pas avant une cinquantaine d’années. Notre  première référence à l’Awen date donc d’une période où la Grande-Bretagne et l’Irlande étaient toujours dans la transition du paganisme au christianisme. Ceci, avec l’autre évidence présentée ci-dessous, montre que l’Awen a été un concept importé du Druidisme païen vers la tradition bardique chrétienne.

Pour découvrir ce qu’est l’Awen, nous devrions d’abord étudier ce que signifie ce mot. Le nom féminin Awen a été traduit de différentes façons, en tant qu’«inspiration», «MUSE», «génies», ou même «frénésie poétique». Le mot lui-même est constitué de la combinaison des deux mots, aw  signifiant «un fluide, couler»,  et l’en  signifiant «un principe vivant, un être,  un esprit essentiel». Ainsi l’Awen peut être décrit littéralement en tant qu’«essence fluide», ou «esprit débordant». L’étape suivante de notre recherche nous amène aux travaux de sauvegarde réalisés par les bardes de la Grande-Bretagne médiévale, qui étaient les héritiers, ainsi que le moyen de transmission, des restes de la tradition du druidisme païen.

Les quatre prétendus livres antiques du Pays de Galles, le Livre blanc de Rhydderch, le Livre rouge de Hergest, le livre noir de Caermarthen et, particulièrement, le Livre de Taliesin datant du 13ème siècle, contiennent un certain nombre de poésies qui se rapportent à l’Awen. Ces vers sont considérablement étalés dans le temps. Certains peuvent être aussi vieux que l’époque du Cynfeirdd, ou les «Premiers bardes» qui furent rédigés au 6ème siècle, alors que  d’autres sont beaucoup plus tardifs, composés peu avant la compilation des manuscrits dans lesquels on les trouve. La poésie la  plus ancienne consiste en grande partie en éloges aux héros morts. Elle contient peu d’allusions à la religion  en tant que telle, mais, dans  toute la majeure partie de la période en question, les bardes  étaient, de leur propre aveu, chrétiens. Ceci doit être pris en considération quand nous recherchons des références à la tradition païenne dans leurs travaux.  En cherchant à établir la compréhension que les bardes médiévaux avaient de l’Awen, nous sommes limités par le fait que leur mode poétique est souvent énigmatique et allusif. Ils n’ont eu aucun  besoin d’expliquer ce que signifiait l’Awen pour eux; ils le savaient déjà assez bien, et ils étaient évidemment heureux pour ceux qui sont étrangers à l’art poétique, qu’ils fassent de lui ce qu’ils pourraient. Il y a, cependant, des indices à trouver dans leurs écritures. Le poète du 12° siècle, Llywarch AP Llywelyn (c.1173-1220),  également connu par son nom de barde, Prydydd y Moch, le « poète des porcs » dit:

« le seigneur Dieu me donnera l’Awen, doux comme du chaudron  de Cerridwen. »

Cerridwen et Taliesin: la déesse et le barde

Ici, bien que le barde identifie l’Awen comme un cadeau de Dieu, il déclare qu’il est donné « comme du chaudron de Cerridwen ». Qui est alors Cerridwen? Ailleurs, Prydydd y Moch se rapporte à elle comme « souveraine des bardes (bardoni rvyf) », un titre qui lui est accrédité par plusieurs autres poètes. Notre source unique d’informations la plus complète sur elle vient d’un conte en prose tardif  appelé « Chwedl [l'histoire de] Taliesin » . Un barde «historique» appelé Taliesin, a été identifié comme ayant vécu vers la fin du 6ème siècle, bien que, des 77 poésies qui nous sont parvenues et qui lui sont attribuées, y compris ceux qui composent le Livre de Taliesin, la plupart furent composés bien plus tard. La version la plus récente du Livre de Taliesin, fut trouvée dans un manuscrit du XVI° siècle et contient de toute évidence un matériau beaucoup plus ancien puisqu’il se  rapporte à des thèmes trouvés dans des poèmes antérieurs au 9ème  siècle.

Dans ce récit, il est dit que Cerridwen demeure au milieu du lac Bala dans le pays de Powys, avec son mari, Tegid Moel (le «beau chauve»). Ils ont trois enfants: Morfran («Cormorant»); Creirwy («oeuf en cristal»),  le plus beau au monde; et Afagddu («obscurités totales»),  l’homme le plus laid. Pour consoler Afagddu de sa laideur, Cerridwen décide de lui accorder la « Connaissance de toutes choses »  en lui préparant un breuvage dans le chaudron magique de l’inspiration (c.-à-d. l’Awen), selon les arts que possédaient les Fferyllt («alchimistes, ou ouvriers métallurgistes»). Le chaudron doit cuire pendant un an et un jour et, pour cela, Cerridwen charge deux personnes de le surveiller lorsqu’elle sort cueillir des herbes. Il s’agit d’un homme aveugle appelé Morda (« bonne mer» ou «grande bonté»), et un enfant appelé  Gwion Bach («petit innocent»). Le dernier jour, trois gouttes du liquide sautèrent hors du chaudron et brulèrent le doigt de Gwion. Par reflexe, il le met dans sa bouche et reçoit instantanément trois dons qui sont l’inspiration poétique, le don de prophétie et le pouvoir de changer de forme.  Malheureusement, le reste du breuvage se transforma en un poison mortel et le chaudron se brisa en plusieurs morceaux. Avec son don de prophétie, Gwion sut que Cerridwen essayera de le tuer pour avoir pris la potion réservée à son fils, aussi il utilisa son pouvoir de transformation pour s’enfuir sous la forme d’un lièvre. Cerridwen  le poursuit sous forme d’une levrette; il se transforma alors en poisson. Cerridwen transforme en loutre. Il devient un oiseau; elle se transforme alors en faucon. Il devient un grain de blé et se cache sur une aire de battage, mais Cerridwen devient une poule noire et l’avale.

«La confédération hostile», une poésie du Livre de Taliesin se rapporte à la présente partie du conte comme suit:

 » une poule m’a reçu,
Avec les griffes rouges, [ et ] sa crête ciselée.
J’ai reposé neuf nuits
Enfant dans son utérus,
J’ai été mûr,
J’ai été une offrande avant le protecteur,
J’ai été mort, j’ai été vivant…..
De nouveau avisée de me chérir
Avec les griffes vermeilles; de ce qu’elle m’a donné
À peine peut-il être raconté;
Grandement il sera loué. »

Après neuf mois, Gwion renaît de l’utérus de Cerridwen qui ne peut se résoudre à le tuer «en raison de sa grande beauté». Aussi, elle l’attache dans un sac en cuir et le jette dans la mer la veille de Beltan. Au matin de Beltan, le sac échoue dans un déversoir à saumon et il en est retiré par Elphin, fils de Gwyddno Garanhir. Il ouvre le sac et, en voyant le beau bébé, s’écrie :  «Regardez! un front radieux!». Et c’est ainsi que l’enfant prend le nom de Taliesin, ce qui, en Gallois, signifie «le front radieux». Taliesin, bien qu’encore bébé, peut immédiatement composer des vers parfaitement improvisés grâce à l’Awen qu’il a reçu du chaudron de Cerridwen. Il continua ainsi jusqu’à atteindre une grande renommée et à devenir le plus grand barde de Grande-Bretagne.

Ce conte met en parallèle beaucoup d’autres dans la littérature bardique et le folklore britannique et irlandais, où un individu reçoit comme cadeaux, la sagesse, la puissance, ou bien l’inspiration poétique des femmes de l’Autre-monde, le Sidhe. Le rôle de Cerridwen dans cette  histoire, associé aux références qui sont faites à elle dans la poésie bardique, ont mené la plupart des commentateurs à conclure qu’elle est une  déesse païenne. Son nom signifie «la femme courbée», ou «la blanche courbée», suggérant une association avec le croissant de lune.

Le chaudron de l’inspiration

Il est tentant d’interpréter l’histoire entière comme étant un manuel d’instruction pour l’initiation bardique. Gwion rencontre trois réceptacles de transformation: l’utérus, le chaudron et le sac en  cuir dont il émerge finalement comme Taliesin. Il rencontre chacun par les actions de Cerridwen, qui agit à chaque fois en tant qu’initiatrice.  Nous pourrions spéculer plus loin en admettant que les trois réceptacles représentent des initiations successives dans les trois « grades » de barde, ovate, et druide: la boisson du chaudron ouvre l’esprit du barde au don de l’Awen; le séjour dans l’utérus de la  déesse donne la sagesse de l’ovate pour le comprendre; l’épreuve d’être jeté à la mer dans un sac en cuir (peut-être un coracle?)  permet au druide de vaincre la crainte finale: la crainte de la  mort.

Les dons accordés à Taliesin par les gouttes magiques jaillies du chaudron peuvent également être associées aux  trois « grades »: l’inspiration poétique pour les Bardes; le don de prophétie pour les Ovates; la faculté de transformation pour les Druides. Il est également tentant d’envisager le chaudron de l’inspiration comme pouvant contenir un certain breuvage enivrant. À l’appui de ceci, il y a diverses références à l’hydromel dans les poésies de Taliesin, notamment « Le trône de Taliesin », qui se rapporte à divers aspects du procédé de brassage, aussi bien qu’à une variété d’herbes, et qui se termine par ces lignes:

« Le rayonnement imprègne le brasseur,
Au-dessus du chaudron aux cinq arbres,
Et le fluide d’une rivière,
Et la propagation de la chaleur,
Et miel et trèfle,
Et le suprême hydromel enivrant,
Comme métal pour un seigneur de la guerre,
Le cadeau des druides. »

Les traditions de l’Europe du Nord contiennent beaucoup d’exemples de cadeaux spirituels ou magiques conférés en buvant de l’hydromel. Le Dieu nordique Odin boit l’hydromel magique, Kvasir, d’un chaudron  appelé Odhroerir, «inspiration», après avoir séduit la fille du géant et qui en est le gardien. La mythologie irlandaise nous le présente même avec une déesse, Meadhbh, dont le nom est identique à celui de la  boisson. Nous devons cependant avoir à l’esprit que nos ancêtres avaient un rapport très différent à l’alcool; la bière et l’hydromel étaient leurs boissons alimentaires de base étant donné que le procédé de brassage tuait les bactéries qui infectaient les provisions d’eau. Néanmoins, il est plus probable que les bardes aient employé le fait de boire à partir du chaudron de Cerridwen comme une métaphore pour recevoir  l’inspiration poétique.

Cerridwen et son chaudron sont mentionnés dans un certain nombre de  poésies, y compris une du Livre de Taliesin, d’où sont extraites les lignes suivantes:

 » Mon trône ne doit-il pas être préservé du chaudron de Cerridwen?
Que ma langue soit libre dans le sanctuaire de l’éloge de Gogyrwen.
L’éloge de Gogyrwen est une oblation qui les a satisfaites
Avec du lait, et la rosée, et les glands. »

Il y a une incertitude totale quand à la signification du mot Gogyrwen, ou d’Ogyrwen. Iolo Morganwg l’a identifié au symbole des trois rayons de Lumière / | \ que lui et d’autres identifient également comme un symbole de l’Awen. Le Dictionnaire de Gallois de Pughe définit Gogyrwen comme un «Etre spirituel» ou une «idée personnifiée». W. F. Skene  prétend que c’est un synonyme pour désigner la déesse Cerridwen. Plus  récemment, John Matthews a proposé que ce pourrait être un titre appliqué aux déesses en général, et à Cerridwen en particulier. Une référence dans «La Confédération hostile» cite «Les sept points des Ogyrwens dans l’Awen», cela indique certainement que le terme pourrait être employé au pluriel. Sa signification peut être interprétée comme «La jeune blonde», un titre qui n’est pas déraisonnable pour une déesse pour qui souhaite être en bons termes avec elle. Des lignes ci-dessus, il semble que Gogyrwen peut être apaisée avec des offrandes de «lait, de rosée, et de glands»,  toutes ces offrandes sont associées aux peuple du monde féerique.

Une autre poésie de Taliesin, Le trône du souverain, se rapporte au :

 » La hauteur d’où est venu le Sage du Chaudron.
Ogyrwen des trois Awens. »

Le «Sage du Chaudron» est vraisemblablement Cerridwen. Une poésie attribuée au barde Cuhelyn commence ainsi;

 » selon la digne ode de Cerridwen,
l’Ogyrwen de la graine mélangée,
La graine mélangée de la poésie,
parle aux cieux étendus enfermant  la beauté. »

La référence à «trois Awens» et à l’«ode de Cerridwen»  rappellent que le mot Awen chanté trois fois est une des  méthodes utilisées aujourd’hui par quelques groupes druidiques pour ouvrir  l’esprit individuel à l’esprit de la déesse comme source d’inspiration. Le chant prend la forme d’un long, grave et vibrant mantra, semblable à l’Om hindou, ou à Aum. Il est certain que l’Awen a été chanté ou entonné dans le passé, comme c’est mentionné dans un certain nombre de poésies médiévales, y compris la «La Confédération hostile», où le barde dit:

 » l’Awen que je chante,
Du plus profond je l’apporte,
C’est un fleuve quand il coule,
Je sais son ampleur;
Je sais quand il disparaît;
Je sais quand il remplit;
Je sais quand il déborde;
Je sais quand il se rétrécit;
Je sais quel fond
Il y a sous la mer. »

L’Awen, «l’esprit débordant», est désigné ici sous le nom d’un fleuve, apparemment tiré de la mer par le chant du poète. La «mer» peut être prise comme référence à l’esprit universel qui englobe tout, le «fleuve» étant une partie de celui-ci que le barde attire en lui par son invocation.

La cellule de chant

L’Awen peut donc être obtenu en buvant dans le chaudron de la Déesse, en chantant ou en psalmodiant. D’autres références, bien que beaucoup  plus tardives, nous donnent d’autres manières d’obtenir l’Awen ou l’inspiration. Les Mémoires du Marquis de Clanricarde,  édité en 1722, contiennent le récit d’une école de Bardes en Irlande, qui nous dit ceci:

 » il était nécessaire que l’endroit soit un recoin solitaire d’un jardin ou bien un enclos hors de portée de tout bruit… La structure était une hutte confortable et basse, avec des lits raisonnablement espacés, chacun dans une petite pièce sans mobilier d’aucune sorte; hormis seulement une table, quelques sièges, et un vestiaire pour y suspendre les vêtements. Aucunes  fenêtres qui laisse entrer le  jour, ni aucune lumière utilisée, seulement des bougies, ces dernières étant apportées seulement à la saison appropriée… Les professeurs ont donné un sujet approprié à la capacité de chaque classe, déterminant le nombre de rimes, et dégageant ce qui devait être principalement observé quant aux syllabes, au Quatrains, à l’accord, à la correspondance, à l’arrêt et à l’union, dont chacune était soumise à des règles particulières. Le dit sujet ayant été donné de nuit, chacun travailla à part, tout seul sur son propre lit, la totalité du jour suivant dans l’obscurité, jusqu’à ce qu’à une certaine heure de la nuit, des lumières leur soient apportées. Ils commencèrent alors à écrire. Après s’être habillés, ils vinrent ensemble dans une grande salle, où les maîtres les ont attendus. Chaque  disciple a ensuite présenté son travail qui fût corrigé ou approuvé… Les nouveaux sujets ont été donnés pour le jour suivant… La raison d’imposer l’étude dans l’obscurité devait sans aucun doute éviter la distraction que pouvaient occasionner la lumière et la variété des objets. Ceci étant empêché, les facultés de l’âme peuvent se focaliser seulement sur le sujet mis à disposition de l’élève et sur le thème donné; de sorte qu’il a été bientôt porté à la perfection selon les notions ou les capacités des étudiants. »

Les conditions décrites ici sont clairement une forme de ce que nous appellerions aujourd’hui, la privation sensorielle. Les recherches du Dr. John Lilly (du centre du cyclone de Grenade, en 1973) et d’autres ont montré que cette technique peut provoquer des expériences de vision extrêmement vives. Un nommé Martin Martin fournit un compte-rendu d’une pratique semblable en usage parmi des bardes dans les îles occidentales de l’Ecosse vers la fin du 17ème siècle:

 » Ils [les bardes] ferment leurs portes et fenêtres pendant un jour entier, et sont allongés sur leurs dos avec une pierre sur leur ventre, et un plaid autour de leurs têtes. Leurs yeux étant recouverts, ils sollicitent leurs cerveaux pour la rhétorique et la panégyrie; et en effet ils fournissent une telle matière de cette cellule sombre que cela est compris par très peu de gens… « 

Peut-être que la pierre décrite ici est le Glain du légendaire Naddair, ou « pierre de vipère », pierre que l’on dit avoir été créée par des cercles de serpents ayant copulés à la veille du solstice d’été, et d’être douée de propriétés protectrices et curatives. Philip Carr-Gomm (Le Chemin du Druide) a récemment suggéré qu’une pierre légèrement plus lourde aurait été employée afin de créer «une entrée sensorielle prédominante afin de bloquer toutes les autres». La remarque de Martin au sujet du procédé de composition produit par cette technique comme étant compris par «très peu de monde» décrit certainement assez bien le style allusif et mystique des bardes Gallois médiévaux. Il n’y a aucune référence explicite à une telle technique qui ait été employée dans les universités bardiques du Pays de Galles, bien qu’il y ait des allusions qui laissent entendre cela, comme dans les lignes suivantes tirées d’une poésie de Iolo Goch:

 » l’île foncée, la cellule de la chanson,
Qui était appelée Anglesey à la nuque verte. »

De semblables techniques d’induction visionnaire étaient communes dans la Grèce classique, où beaucoup de lieux saints consacrés aux oracles possédaient un sanctum intérieur dans lequel les prêtresses, les prêtres, ou les visiteurs s’adonnaient au sommeil afin de recevoir au moyen des rêves, des instruction en vue d’une guérison ou une vision inspirante. Une technique semblable semble être passé dans la pratique chrétienne en Irlande sous la forme du « Purgatoire de St-Patrick », une caverne située sur une île de Lough Derg dans le comté de Donegan, caverne dans laquelle les pèlerins passaient un jour et une nuit à éprouver au travers de visions «les douleurs et les peines des hommes mauvais, et les joies et le bonheur des hommes bons». Le folklore local a perpétué l’idée que Lough Derg était le dernier bastion du Druidisme en Irlande. On dit que le missionnaire irlandais du 6ème siècle, saint-Columba, passa trois jours et trois nuits seul dans une maison obscurcie, temps pendant lequel l’esprit saint lui a donné le pouvoir de voir « beaucoup de choses secrètes qui ont été  cachées depuis que le monde a commencé ».

Une technique apparentée, qui a survécu dans la mémoire folklorique jusqu’au 19ème siècle en Ecosse, consistait à être étroitement emballé pendant un jour et une nuit dans la peau d’un taureau et posé près d’une rivière ou d’une chute d’eau. La peau du taureau restreignait les possibilités de mouvement et aidait à maintenir la température du corps, tandis que le bruit de l’eau courante fournissait le bloc sensoriel. C’est la réminiscence d’un incident raconté dans le « Rêve de Rhonabwy »‘, une histoire appartenant à la collection de contes folkloriques médiévaux du pays de Galles, et des légendes connues sous le nom de  Mabinogion. Dans ce conte, le héros entre dans une salle étrange, dont l’unique habitant est une vieille bique édentée («une femme courbée»). Il tombe endormi trois jours et trois nuits sur un tapis en cuir de bœuf jaune, et pendant lesquels il fait un éclatant rêve divinatoire.

Le folklore entourant certaines chambres funéraires des mégalithes du pays de Galles raconte que passer la nuit à l’intérieur de l’un d’eux peut rendre fou ou bien faire de vous un poète inspiré (certains pensent qu’il n’y a pas de différence). La tradition littéraire irlandaise contient beaucoup d’histoires de personnes dormant sur les monticules funéraires préhistoriques, désignées sous le nom de monticule du Sidhe ou « aux fées », et qui reçoivent la visite des femmes de l’Autre-Monde, qui leur accordent l’inspiration poétique ou la sagesse. Il est possible que de tels contes soient un lointain écho des rites effectués par les constructeurs de ces tombeaux, il y a probablement 5000 ans, car l’archéologie a prouvé que leur utilisation était autant rituelle que funéraire. Les chambres en pierre massives recouvertes de monticules de terre auraient certainement été efficaces dans la privation sensorielle de la vue et de l’ouïe. L’archéologie et la tradition suggèrent que ces monticules antiques aient été des endroits où les vivants pouvaient entrer en contact avec l’esprit des Ancêtres pour acquérir la puissance, la sagesse, ou l’inspiration. Peut-être que les bardes d’Irlande de Grande-Bretagne du 17°siècle, couchés dans leurs cellules obscures, perpétuaient un  rite dont les origines remontent aux prêtres-magiciens de la  période néolithique.

Une Vision Bardique

On donne un exposé extraordinaire de la descente de l’Awen sous la forme d’un faucon dans une lettre écrite à l’historien du 17ème siècle, John Aubrey, par le poète gallois, henry Vaughan (1621-1695), qui écrit:

 » Quant aux bardes plus tardifs, qui n’étaient pas de tels hommes, mais qui avaient une société et quelques règles et ordres parmi eux-mêmes, et plusieurs sortes de mesures et d’un genre de poésie  lyrique, qui sont toutes présentées exactement dans l’étude de John David Rhees, ou son traité de grammaire britannique et galloise, vous  aurez  là, à la toute fin de son livre, un conte des plus curieux qui soit. Cette veine de la poésie qu’ils appellent Awen, qui dans leur langage signifie autant une extase, ou une fureur poétique; et en vérité tous ceux avec qui j’ai conversé disent qu’ils reçoivent, en quelque sorte, un don ou bien sont inspirés par lui. Une personne très sobre et très savante, aujourd’hui décédée,  m’a raconté qu’à son époque il y avait un gamin orphelin de père et de mère, et  tellement pauvre qu’il a été obligé de mendier; mais qui fut recueilli par un homme riche qui possédait un grand troupeau de moutons dans les montagnes non loin d’ici, qui l’a vêtu et l’a envoyé dans les montagnes pour garder ses moutons. Là pendant l’été, alors qu’il veillait sur les brebis et leurs agneaux, il tomba dans un profond sommeil au cours duquel il fit un rêve. Il vit un beau jeune homme avec une couronne de feuilles vertes sur sa tête et un faucon sur son poing. Il avait un  carquois plein des flèches dans son dos. Il vint vers lui en sifflant tout le long, différents airs, puis il laissa le faucon voler à lui. Il rêva que le faucon entrait dans sa bouche. Il s’éveilla soudain rempli d’effroi et de consternation, mais possédé d’un tel esprit, d’un don de poésie, qu’il laissa les moutons et s’en alla à travers tout le pays, créant des poèmes et des chants à chaque occasion, tellement qu’il devint le Barde le plus célèbre de son temps. »

Ce conte est extrêmement typique de la quête de l’Esprit ou de la recherche de la vision, ou du voyage ayant pour but d’obtenir la Puissance; quête entreprise par des chamans et des femmes dans de nombreuses cultures. Une telle quête implique fréquemment des voyages dans des montagnes, ou bien des régions sauvages et désertiques, où on fait l’expérience de rêves initiatiques aussi bien que la rencontre avec  de puissants animaux, ou encore l’aide de guides spirituels qui apparaissent sous une forme animale. Certains, comme le faucon de Vaughan, pénètrent parfois dans le corps du shaman. Le faucon était, naturellement, une des forme endossée par Cerridwen lors de sa poursuite de Taliesin, mais qu’en est-il du «beau jeune homme avec une couronne de feuilles vertes sur sa tête»? Peut-être est-il quelque verdoyant Dieu de l’été; peut-être est-il Taliesin.

L’inspiration divine apparaissant sous forme d’un oiseau n’est pas un thème rare dans le paganisme européen. Un haut lieu prophétique à Dodone, en Grèce, a été fondé après que le Dieu Zeus ait parlé sous forme d’une colombe dans les branches d’un chêne. Les prêtresses qui, dans ce haut lieu, interprétaient la voix du Dieu d’après le bruissement des feuilles des chênes sacrés, étaient connues sous le nom de «Colombes».

Le génie poétique de Taliesin, obtenu à partir du chaudron de la Déesse, a été tenu en grand respect par des générations de bardes, qui, pendant plusieurs siècles, ont continué à lui attribuer la poésie et à le considérer comme un maître prépondérant dans leur art.

La poésie prophétique de l’Awenyddion

Le deuxième cadeau du chaudron de Cerridwen est le don de prophétie. La prophétie, obtenue au moyen de l’Awen comme elle était pratiquée par un groupe de spécialiste de la divination, est décrite par Giraldus Cambrensis dans sa Description du Pays de Galles écrite vers la fin du 12ème siècle. Giraldus indique ceci:

 » Parmi les Gallois il y a certains individus appelés Awenyddion qui se comportent comme s’ils étaient possédés… Quand vous les consultez au sujet d’un certain problème, ils entrent  immédiatement dans une transe et perdent le contrôle de leurs sens…  Ils ne leur répondent pas la question posée d’une manière logique. Les mots coulent de leurs bouches, incohérent et apparemment sans signification, et manquant totalement de sens, mais le tout bien exprimé; et si vous écoutez soigneusement ce qu’ils vous disent, vous recevrez la solution à votre problème. Quand tout est terminé, ils sortent de leur transe, comme s’ils étaient des gens ordinaires se réveillant d’un lourd sommeil, mais vous devrez les secouer avant qu’ils ne retrouvent le contrôle d’eux-mêmes… et quand ils retrouvent leurs sens ils ne se rappellent rien de ce qu’ils ont dit dans l’intervalle… Ils  semblent recevoir ce don de divination par les visions qu’ils ont dans leurs rêves. Certains d’entre eux ont l’impression que du miel ou du lait sucré est étalé sur leur bouche; d’autres disent qu’une feuille de papier avec des mots écrits dessus était serrée contre leurs lèvres. Après être sortis de leur transe et s’être rétabli de l’expérience de la prophétie, ce qu’ils ont annoncé s’est produit…

 » de la même manière, à un moment où le royaume de Grande-Bretagne existait toujours, les dieux Merlin, Caledonius et Ambrosius, ont prévu chacun sa destruction, et qui viendrait d’abord des  Saxons, puis des Normands…

 » Et si vous demandez… par quelle procédé surnaturel de telles prophéties sont possibles, je dirais pas nécessairement par de la sorcellerie ou par l’intervention d’esprits mauvais. Il est vrai que la connaissance de ce qui Est est la propriété de Dieu seul, parce que Lui seul peut prédire le futur par son omniscience librement exercée d’en haut…

 » il n’est pas étonnant… que ceux qui reçoivent soudainement l’esprit de Dieu comme un signe de la Grace leur descendant dessus; semblent avoir perdu la raison pendant un certain temps »

Les deux paragraphes finaux nous rappellent que Giraldus était un Gallois et un ecclésiastique chrétien, par conséquent il ne peut être soupçonné d’accuser ses compatriotes de commercer avec des «esprits mauvais», mais il assimile le don de l’Awen qui inspire les transes de ces médiums à «l’esprit de Dieu». Il apparaît d’après la description de Giraldus, que les Awenyddion pouvaient entrer en état de transe prophétiques à volonté, sans l’utilisation de tambours rythmiques, de chant, de danse, ou l’usage de plantes psycho-actives auxquelles avaient recours d’autres traditions. Des prophètes inspirés comme ceux décrits par Giraldus ont été largement connus dans tout le monde païen Greco-Romain. Leurs prophéties étaient habituellement délivrés sous forme poétique, parfois travaillées par des bardes professionnels et réservées aux lieux saints dans un but d’oracle. Les prophètes pouvaient être aussi bien masculins que féminins. En Grèce, les femmes ont été fréquemment considérées comme recevant leur inspiration du Dieu Apollon, les hommes des Muses, qui étaient les servantes d’Apollon.

Les dons prophétiques de Taliesin sont célébrés dans un certain nombre de poésies, où il énumère des événements depuis la Création, et prévoit le destin des Anglais jusqu’ à la fin des temps, comme dans les Quatre piliers de la chanson, où il chante la conquête de la Grande-Bretagne par les Saxons:

« OH! quelle misère,
A travers de grands malheurs,
La prophétie montrera
Sur la course de Troia.
Un serpent lovant
Fier et impitoyable,
Sur ses ailes d’or,
D’Allemagne.
Elle débordera
L’Angleterre et l’Ecosse,
Du bord de la mer de Lychlyn
Au Severn.
Alors les Britanniques
Serons traités comme des prisonniers,
Sous l’emprise des Saxons.
Leur seigneur qu’ils féliciteront,
Leur discours qu’ils garderont,
Leur terre qu’ils perdront,
Excepté la sauvage Walia. »

Ceci nous rappelle que la connaissance du futur est à la fois un cadeau et un fardeau, parce que le futur contient à la fois joie et douleur. Avec la connaissance du futur, le don de l’Awen apporte également la mémoire du passé, et Taliesin prétend non seulement avoir la connaissance des événements passés, mais avoir été également présent à eux, comme dans les vers suivant dans lesquels il se souvient des événements de la bible, de l’antiquité classique, et des mythes et légendes  britanniques:

 » Je suis le premier chef des Bardes d’Elffin,
Et mon pays d’origine était la région des étoiles d’été;
Idno et Henin m’ont appelé Myrddin,
Enfin, chaque roi m’appela Taliesin.
J’étais avec mon seigneur dans les plus hautes sphères,
Lors de la chute de Lucifer dans les profondeurs de l’enfer;
J’ai soutenu une bannière devant Alexandre;
Je connais les noms des étoiles du nord au sud;
J’ai été dans la galaxie près du  trône du Créateur;
J’étais dans Canaan quand Absalom a été massacré;
J’ai transporté l’esprit divin dans la Vallée d’Hebron;
J’étais dans le palais de Don avant la naissance de Gwydion;
J’étais l’instructeur d’Eli et d’Enoch;
J’ai été emmené dans les airs par le génie de la splendide crosse;
J’ai été loquace avant être doué pour la parole;
J’étais à l’endroit de la crucifixion du fils miséricordieux de Dieu;
J’ai été trois périodes dans la prison d’Arianrhod;
J’ai été directeur en chef du travail de la tour de Nimrod;
Je suis une merveille dont les origines ne sont pas connues;
J’ai été en Asie avec Noé dans l’Arche,
J’ai vu la destruction de Sodome et de Gomorrhe;
J’ai été en Inde quand Rome fût construite,
Je suis maintenant venu ici sur les vestiges de Troyes;
J’ai été avec mon Seigneur dans la mangeoire de l’âne;
J’ai fortifié Moïse dans les eaux du Jourdain;
J’ai été au firmament avec Marie-Madelaine ;
J’ai reçu l’Awen du chaudron de Cerridwen;
J’ai été barde harpiste à Lleon de Lochlin;
J’ai été sur la colline blanche, à la cour de Cynfelyn,
Pendant un an et un jour j’ai été dans au pilori et aux fers,
J’ai souffert la faim pour le fils de la Vierge,
J’ai été accueilli dans le pays de la Déité,
J’ai été professeur pour toutes les intelligences,
Je puis instruire l’univers entier;
Je serai jusqu’ au jour du malheur sur la face de la terre,
Et on ne sait pas si mon corps est de chair ou poisson.
Alors j’étais pendant neuf mois
Dans l’utérus de Cerridwen;
J’étais à l’origine le petit Gwion,
Finalement je suis devenu Taliesin. »

Cette poésie peut être lue comme série d’incarnations par lesquels le poète est passé. Une telle lecture rappelle un commentaire de Jules Caesar:

 » La doctrine cardinale que [les druides] cherchent à enseigner est que les âmes ne meurent pas, mais qu’après la mort, elle passe d’un corps à l’autre. »

 » J’ai été dans beaucoup forme « 

D’autres poésies rappellent des transformations non-humaines, comme dans le plus célèbre de tous les écrits  attribués à Taliesin;  le Cad Goddeu,  Le combat des arbres, où le  barde dit:

 » J’ai été dans beaucoup forme
Avant que j’aie pris ce corps;
J’ai été une épée, fine, bigarée;
Je le crois, puisque c’est évident,
J’ai été une larme dans les airs,
J’ai été la plus sombre des  étoiles,
J’ai été un mot parmi des  lettres,
J’ai été un livre aux origines,
J’ai été la lumière des lanternes,
Une année et demie,
J’ai été un pont continu.
Au-dessus de trois estuaires profonds,
J’ai été un chemin, j’ai été un aigle,
J’ai été un coracle sur les mers,
J’ai été un compagnon accommodant au banquet,
J’ai été goutte de pluie dans une averse,
J’ai été une épée dans la poignée de la main,
J’ai été un bouclier dans la bataille,
J’ai été une corde de harpe,
Je me suis changé pendant neuf ans,
En eau, en écume,
J’ai été éponge dans le feu,
J’ai été bois dans un fourré.
Je ne suis pas celui qui ne chantera pas le combat,
Bien que je sois petit;
Beauté dans la bataille de la cime des arbres
Contre le pays de Prydein. »

Alwyn et Brinley Rees (l’héritage celtique p.230) ont précisé que «Taliesin est tout, et il est une juste déduction que parmi les Celtes, comme en Inde et en d’autres terres, a existé tout au long une croyance dans la réincarnation individuelle, une doctrine pronant qu’il y a essentiellement un seul transmigrant». En  d’autres termes, Taliesin, par le contact avec l’Awen, découvre son  identité avec le Divin, devenant, de ce fait, un Dieu suprême,  très sage et omniprésent. Il y a des parallèles clairs ici avec des traditions spirituelles Hindoues, où un des moyens d’atteindre l’illumination est de fusionner son identité avec celle d’une déité choisie.

Dans l’Hindouisme, une Déesse-esprit présente beaucoup de parallèles avec l’Awen. Dans son aspect universel, cet esprit s’appelle Shakti, et est présentée comme une déesse qui est l’esprit actif et créatif de la Divinité, dirigé par Shiva, la sagesse de Dieu. La puissance de Shakti se manifeste dans pratiquement toutes les autres déesses, y compris l’impressionnante Kali, avec son chapelet de crânes humains, et la belle déesse de la rivière, Sarasvati,  patronne de la musique et de l’étude. Dans la tradition Tantrique les femmes s’identifient avec Shakti, les hommes avec Shiva, et l’accomplissement spirituel final doit être trouvé dans l’union  des deux. Cette doctrine a été formulée durant les siècles qui ont vu la composition des poèmes de Taliesin.

Dans la tradition Bardique, des femmes peuvent devenir, individuellement, des incarnations de l’Awen, ou la Déesse comme Muse. Dans le Dialogue entre Myrddin et Gwendydd, le barde et sa muse s’y réfèrent en  termes révérenciels:

 » je demande de mon Llallogan,
Myrddin, homme sage, devin,
Une chanson de dispense, et de moi,
La jeune fille qui te l’offre, une chanson d’été. »
Je parlerai à Gwendydd,
Puisqu’elle s’est adressée à moi dans mon endroit caché.
Avec leurs secrets dans la premiere des langues,
Les livres qui racontent les invocations de l’Awen,
Et le conte d’une jeune fille, et le sommeil des rêves.
Je réaffirme les manifestations de ton créateur,
Le chef de toutes les créatures,
Blonde Gwendydd, refuge de chanson. »

Les poésies citées ci-dessus suggèrent que les bardes  aient cherché à s’identifier avec le Divin, et certains ont pu avoir fait ainsi en s’identifiant avec Taliesin en tant qu’archétype du barde inspiré par l’Awen. Son rôle par rapport à Cerridwen semble  indiquer que Taliesin devrait également être considéré comme un dieu païen, ou au moins, comme semi-divin. Cerridwen elle-même est vue en tant que dispensatrice de l’Awen, l’énergie créatrice divine, et, en conséquence, comme initiatrice et muse. Son rôle fait écho à celui de beaucoup de femmes de la mythologie celtique qui provoquent,  conduisent, ou inspirent les actions entreprises par les héros  masculins, et qui souvent également élèvent, éduquent et enseignent. Les hommes, dans les légendes, cherchent fréquemment la  puissance et la Connaissance, qui sont souvent incarnées par, ou sous la directive des femmes. Les bardes féminins auraient vraisemblablement cherché à s’identifier avec la Déesse, soit directement, soit peut-être par une dévotion à Taliesin, tout comme beaucoup de femmes hindoues pourrait approcher la Déité par une dévotion à Shiva, peut-être dans son incarnation en tant qu’amoureux divin,  Krishna. De telles quêtes pour la réalisation de l’individu en tant qu’Un avec le divin se comprennent par l’affirmation dans le texte  irlandais médiéval, MOR de Senchus qui dit:

« Les druides… disent que ce sont eux qui ont fait le ciel et la terre, et la mer, etc., et le soleil et la lune, etc.. »

Un tel niveau d’identification personnelle avec la Divinité ne fait pas partie de la tradition chrétienne traditionnelle en Occident, bien que l’église orthodoxe orientale ait toujours embrassé le concept de la théosis, ou divinisation de l’individu. Durant le siècle où le livre de Taliesin a été écrit, il y avait un monastère au Mont Athos en Grèce du Nord, où les moines ont employé des moyens  physiques, y compris le contrôle du souffle, afin d’atteindre des états  de conscience plus élevés, aboutissant à une vision de la Lumière Divine, et à l’union totale de l’individu avec Dieu.  Des idées similaires étaient courantes en Occident à travers les enseignements des  mystiques tels que Bernard de Clairvaux (1115-1153), qui a enseigné que le résumé de la vie mystique repose dans la conscience du  divin au-dedans de soi.

Cet aspect de la tradition bardique ne peut, alors, être considéré  comme complètement hérétique à la fin du 13ème siècle. Ce qui reste problématique est de savoir comment les bardes de cette période, en Grande-Bretagne christianisée, pourraient avoir concilié une vénération apparente pour la déesse païenne Cerridwen, avec leur foi professée en  Christ. On a suggéré que les références bardiques de Cerridwen ne démontrent pas plus qu’un simple intérêt pour leurs anciennes traditions. Toutefois, il apparaît indéniable que les références sont si étranges, et tellement en rapport avec le concept occulte et  mystique de l’Awen, qu’elles ne peuvent que représenter une véritable survie du paganisme originel, ou plutôt, une synthèse semi-païenne remarquable, basée en partie sur le passé celtique, mais fusionnée avec des idées spirituelles qui étaient courantes dans d’autres traditions au cours de cette période.

La Déesse Bardique

L’équivalent le plus proche de l’Awen dans la tradition bardique d’Irlande est Dan, ou Dana, un terme qui a un certain nombre de significations apparentées, y compris un «cadeau, un trésor, un don spirituel ou une offrande», «l’art, la science, l’appel intérieur», «l’art de la poésie», «poème» ou «chanson». En Irlande, le terme Aos Dana (littéralement; les «gens de l’art») désigne quiconque pratique les arts bardiques. Le mot peut également être lié à Danu, Dana, ou Anu, la Déesse-Mère éponyme du panthéon païen d’Irlande; au Tuatha de Danaan, ou «tribu de Dana». Un texte antérieur décrit la poésie (c.-à-d. Dana) comme « multi-formé, à  facettes multiples, multi-magique, une noble demoiselle »  qui apparaît aux bardes pendant le processus de composition. Cependant, la déesse la plus associée à l’ordre des Bardes en Irlande est Brighid, dont le nom signifie «Demoiselle», ou «la femme juste», bien qu’il puisse également être interprété comme «la puissance du destin». Selon un manuscrit irlandais du 9ème siècle, le Glossaire de Cormac,  Brighid était la déesse du filidecht, c’est-à-dire du Bardisme, de la guérison et de la forge. La même source se rapporte à elle comme :

«une déesse adorée par les poètes à cause de la grande et illustre protection qu’elle leur octroie.»

Avec la venue du christianisme, la déesse païenne irlandaise a été remplacée par une sainte portant le même nom et qui a empruntée plusieurs de ses attributs. Cela apparait clairement dans les épithètes rattachées au nom de la sainte dans la tradition folklorique écossaise, qui incluent «Brighid à la bouche mélodieuse», «Brighid de la Prophétie», «de la harpe», «du petit peuple de Fées» et de «la tribu des manteaux verts» (c.-à-d. du peuple des fées).  Cette déesse canonisée est également liée avec le feu magique, avec l’accouchement, avec un mystérieux serpent blanc, et avec la boisson qui enivre. Le jour de sa célébration début février marque les premiers frémissements du printemps, quand on dit que le «Serpent de la Jeune Epouse» émerge de son trou, où il a apparemment passé l’hiver, suggérant qu’il représente la puissance de la Déesse qui croît dans la Nature.

La puissance de Shakti, que nous avons comparée à l’Awen, est  identifiée dans sa forme microcosmique, avec la déesse Kundalini,  dont l’énergie du serpent dort lové dans le plus bas des centres subtils du corps, jusqu’à ce qu’il soit réveillé par la pratique du yoga de la Kundalini.  On a longtemps utilisé les termes de «vipère» ou de «serpent» pour désigner les Druides, et dans la poésie de Taliesin, Le cattle-fold des bardes, le poète se désigne à la fois comme druide et serpent:

 » je suis chanson jusqu’au bout; Je suis clair et radieux;
Je suis rude; Je suis un druide;
Je suis un ouvrage; Je suis bien façonné;
Je suis un serpent; Je suis une vénération, celle qui est un réceptacle ouvert. »

Nous avons vu que l’un des attributs primaires de l’équivalent britannique de Brighid, Cerridwen, est son Chaudron de l’inspiration. Dans le mythe irlandais, la principale déité associée à un semblable chaudron magique est le père de Brighid, le Dagda (qui signifie «Dieu bon»), appelé dans un texte le «Dieu du Druidisme».

Qu’avons-nous finalement appris sur l’Awen? Nous savons que c’est un esprit fluide, un genre d’essence de vie, une source de force spirituelle, une perspicacité prophétique et une inspiration poétique liées aux déités appelés Cerridwen et Taliesin en Grande-Bretagne, et  Brighid et le Dagda en Irlande, chacun d’eux étant associés aux chaudrons magiques et aux boissons enivrantes. Il est  tout à fait probable que différents groupes tribaux aient eu leurs propres déités liées à l’«esprit flottant». Meadhbh et Dana ont déjà été  mentionnés, et il ne semble pas déraisonnable de suggérer que nos ancêtres Druides aient considéré tous les déités comme des  sources de l’Awen, ou bien menant à celui-ci. Nous avons vu que l’Awen peut se  manifester dans des formes variées telles qu’un liquide, un  faucon, une femme, ou le goût du miel sur les lèvres. Nous savons  également qu’on peut le recevoir en buvant du chaudron  de la Déesse, par le chant ou la psalmodie, par un état de transe contrôlé, par la recherche de vision ou par la privation sensorielle. Les groupes druidiques modernes utilisent également différentes formes de méditations, de visualisations et de rituels.

L’Awen a des contreparties dans d’autres cultures. Nous avons déjà  mentionné la Shakti hindoue, appelée la Grande Mère de l’univers, et l’esprit saint chrétien, que le premier auteur gnostique,  Irenaeus, a appelé la Femme Primordiale, ou la Mère de Toute Vie. Tous les deux sont considérés comme l’énergie par laquelle la Divinité crée l’univers, et comme étant lié avec la guérison et la prophétie; dons qui sont également associés à l’Awen. Dans son étude comparative des religions, Mircea Eliade dit ceci :

« Les Sioux appellent cette force Wakan; elle existe partout dans l’univers, mais se manifeste seulement dans des phénomènes  extraordinaires tels que le soleil, la lune, le tonnerre, le vent,  etc…; et dans des fortes personnalités: sorciers, figures mythiques ou légendaires, etc… »

Le terme mélanésien, Mana, a été employé comme terme universel pour qualifier de telles forces spirituelles.

Les personnes et les choses ne sont pas dotées de cette force spirituelle de manière égale; certains la possèdent très fortement, et deviennent donc, des sujets de puissance et de vénération, alors que d’autres semblent en manquer presque entièrement. Il est possible pour certains individus d’accumuler cette énergie en eux-mêmes, et de la transmettre à d’autres personnes ou dans des objets, à des fins de guérison ou d’inspiration.

Conclusion

Les manières dont nous avons envisagé l’Awen jusqu’ici l’ont  peut-être fait sembler occulte et mystérieux, et il l’est. Pourtant son énergie inspirante est tout autour de nous, et nous pouvons apprendre à sentir sa présence et à nous ouvrir à ses cadeaux. Cette énergie peut être expérimentée dans la sensation de se tenir au sommet d’une colline balayée par les vents, de marcher dans la forêt une nuit de pleine lune, ou en bord de mer; en étant dehors pendant un orage ou en pratiquant des cérémonies sur des sites sacrés antiques, où elle s’accumule comme l’eau coulant dans une cavité. Elle est ressentie comme c

29
août

Les Druides d’Hier…

   Ecrit par : Isaya   in Histoires de Sorcières

Il existe deux explications au mot « druide » :

* Celle de Pline, pour qui il serait issu du mot gaulois « derw » signifiant chêne, le druide devenant « l’homme du chêne ».

* Celle de Mme Le Roux, dans les racines sanscrites « dru » signifiant dru et « vid » signifiant savoir, les druides désignant les hommes très savants.

Les Druides antiques avaient une place importante dans la société, particulièrement de conseil auprès du Roi, il est d’ailleurs dit que Le Roi ne parlait jamais avant le Druide, ce qui montre l’importance de son rôle au plus haut de la hiérarchie.

Il avaient aussi pour charge de l’éducation, de la justice, de la médecine, de la divination et des arts.

Les jeunes postulants commençaient leur éducation très jeune, il fallait en effet une bonne vingtaine d’années pour acquérir les connaissances nécessaires.

Historique

Les Romains sont responsables de la disparition des Druides.

Ils furent interdits sous prétexte de sacrifices humains, alors qu’il ne s’agissait que d’une manœuvre politique contre une classe sacerdotale ayant un énorme ascendant sur la population, et capable de résister à l’envahisseur.

Plus tard le christianisme terminera de balayer cette « religion barbare ».

A noter que le seul texte relatant des sacrifices humains, est irlandais chrétien, rédigé en latin, à la gloire de St Patrick .

La religion druidique continua dans la clandestinité des monastères chrétiens ( tel que les Bénédictins) dont les cloîtres s’élevèrent sur les lieux mêmes des anciens temples !
Les Druides savaient écrire ( alphabet grec et oghamique ) mais ils refusaient de figer leur doctrine au risque de la tuer.
Les éléments de cette tradition furent transcrits, quant ils furent interdits par l’extension du christianisme, principalement dans les monastères celtiques irlandais, mais de nombreux récits païens furent christianisés ou censurés.

La tradition fut aussi perpétuée par les Bardes sous la forme de contes et chansons.

Le druidisme

Le Druidisme est une philosophie, une spiritualité, une religion naturelle et ancestrale. Cela veut dire qu’il puise son origine aux sources de la vie, aux messages de la nature, aux sagesses des ancêtres. Cette pratique renoue avec les cultes anciens des cycles de la nature en une approche holistique et globale de la vie. Par ce fait aucun être humain ne détient la clé du Druidisme, qui est alors le contraire d’une secte, d’un groupement dogmatique, d’une pensée élitiste ou raciale. Il s’adresse aux enfants de la Terre !

A l’heure ou toutes les « Grandes Religions » s’entendent et se concertent, pour un foulard, une école, un geste pour la terre, nous estimons que nous avons le droit à notre liberté de culte, à l’expression de nos croyances et de nos rites. Que notre Mère la Terre et notre Père le Ciel nous portent bénédiction … Par le Soleil et la Lune.

On peut dire que le fondement de la pensée druidique est l’accomplissement de l’harmonie universelle des êtres et des choses dans une réalisation permanente et perpétuelle à la fois. Les druides enseignaient l’immortalité de l’âme, en une autre renaissance  » ailleurs « , d’où la notion de réincarnation et le mépris de la mort. Dans cette conception, Dieu n’est pas, il  » devient  » en permanence. Dieu a besoin des hommes et de l’univers, car il est cet univers qui est  » se faisant « . Ceci explique que le héros soit toujours prêt à aller jusqu’au bout, qu’il soit prêt à l’impossible : il lui faut pénétrer le secret du monde pour agir sur lui par le dépassement de lui-même et rendre ainsi ce monde davantage conforme à l’ordre cosmique divin qui est supérieur. Car rien n’est achevé tant que ce plan supérieur du Dieu Unique ne sera pas réalisé et cette réalisation passe par l’homme-héros. Nous sommes ici, avec cette pensée indo-européenne occidentale, aux antipodes de la pensée orientale du  » Non Vouloir  » et du  » Non Être « . La représentation de Dieu est monothéiste et totalement abstraite, les autres divinités n’étant que des symboles d’attributs divins, concrétisés pour être plus accessibles au grand nombre, comme c’était le cas aussi en Égypte.

druides

29
août

Être Femme et Païenne

   Ecrit par : Isaya   in Histoires de Sorcières

En tant que femme, il est utile de s’intéresser à la manière de vivre notre spiritualité en accord avec notre féminité.
Pour cela, la femme doit trouver sa place au sein de son environnement auquel elle est directement liée grâce aux différentes étapes de sa vie intime. Comme les anciennes tribus créaient des rites initiatiques symbolisant les passages d’un « âge » à un autre, la femme a ses règles pour marquer son entrée dans la phase fertile, ensuite elle devient mère (l’accouchement est un passage initiatique hors du commun !) et entre enfin dans la phase infertile avec la ménopause.
La femme est cyclique comme la nature et de là vient sa force et sa connexion avec la Terre et la Lune.

La société actuelle nous enlève ses passages un par un en faisant en sorte que les jeunes filles considèrent ses passages comme des calamités gênantes, voire humiliantes, des problèmes de bonnes femmes qui ne cessent jamais ! Et pourtant, si la femme vivait en accord sa nature, elle comprendrait mieux ses moments difficiles et parfois douloureux, qui la construisent peu à peu.

Cette nature avec laquelle nous naissons est une bénédiction ! L’essentiel étant de bien la comprendre, et de transmettre cette compréhension aux jeunes filles. C’est comme le fait de manger et dormir, on peut vivre sans satisfaire ses besoins mais cela cause des désagréments.

De nos jours, on prescrit la pilule contraceptive à certaines jeunes femmes, dès leurs premières règles, pour soi-disant réguler le cycle, diminuer les douleurs etc. La vérité c’est que dès le début de son entrée dans sa féminité, la femme ne vit plus son cycle et vit au « rythme » trompeur de fausses règles régulées par des produits chimiques.
Certes la pilule est un moyen de contraception efficace (bien qu’il existe d’autres méthodes plus saines) mais il est nocif de la prendre trop tôt. Laissons le corps prendre son propre rythme, que chaque femme s’écoute et se connaisse vraiment.
Les premières menstruations sont un moment étonnant pour une femme, c’est pour elle l’occasion de se sentir proche de la Lune qui fait le tour de la Terre en 28 jours, un mois, durée de nos cycles. C’est l’occasion de sentir l’analogie de phase pré-ovulatoire (lune croissante), ovulatoire-fertile ( pleine lune), post-ovulatoire (lune décroissante) et règles (nouvelle lune et tout début de lune croissante) avec le cycle lunaire. Même si nos cycles ne se déroulent pas en même temps que ceux de la lune, il arrivent qu’ils se calent sur elle.

« Les règles ont tendance à survenir à peu près au moment de la pleine lune ou de la nouvelle lune. L’ovulation qui se produit en phase de pleine lune correspond au cycle de la lune blanche que fêtent la plupart des religions et rites rendant un culte à la fécondité.
La vôtre et celle de la pleine lune coïncide dans le temps, offrant les meilleures conditions pour que vous exprimiez vos facultés créatrices par le biais de la conception. Le cycle de la lune blanche est ainsi devenu celui de la « bonne mère », seul aspect de ma féminité admissible aux yeux de la société patriarcale.
Or le cycle découlant de l’ovulation est moins tolérable au moment de la nouvelle lune. La pleine lune, souvent tachée de sang rouge, monte dans l’atmosphère plus dense à l’horizon ; ainsi le cycle de la lune rouge s’installe-t-il au moment où les règles coïncident avec le pleine lune. Votre cycle passe toujours pas des phases successives symbolisées par la Vierge, la Mère, l’ Enchanteresse et la Sorcière, mais elles sont décalées de 180 ° par rapport à celle de la lune. D’où une ovulation qui se produit au moment de la nouvelle lune.
Le cycle de la lune rouge montre que l’expression des énergies n’est plus tournée vers la procréation et le monde physique, mais vers le développement intérieur et son langage. Considérée par les hommes comme investissant la femme d’un pouvoir plus étendu et plus difficile à contrôler, ce cycle est devenu celui qui s’est incarné ultérieurement dans la « femme maléfique », la séductrice, la sage ou l’horrible sorcière, dont la sexualité servait d’autres buts que la pérennité de la descendance.
Les femmes, dont le cycle était synchronisé avec celui de la lune rouge étaient dit-on, enfermées ensemble et tenues à l’écart des rites et cérémonies pratiquées par celles qui étaient en période d’ovulation. Elles rappelaient que l’éclatante luminosité de la pleine lune avait un corollaire : sa face cachée.
Les deux types de cycles expriment les énergies féminines et aucuns des deux ne confère à la femme plus de pouvoir – ou n’est plus concevable- que l’autre. Vous constaterez, au cours de votre existence, qu’en fonction de la situation dans laquelle vous vous trouvez, de vos ambitions, des émotions que vous ressentez et des buts que vous poursuivez, vos cycles successifs oscillent entre deux orientations à dominantes respectives lune rouge et lune blanche. » Miranda Gray

Le travail suivant est tiré du livre plus édité de Miranda Gray « La femme lunaire ».

Les différentes phases du cycle féminin  :

Elle correspond à une phase de retrait, de repli sur soi vous mettant à l’écoute de votre moi intérieur et de votre corps. Cette phase peut débuter avec les règles ou légèrement avant et s’achever à peu près au moment où cesse l’écoulement sanguin. Il n’existe pas de frontières absolues entre les différentes phases, le flux énergétique s’établissant librement de l’une à l’autre et c’est progressivement que vous prendrez conscience d’un changement lors de ce passage. La phase Sorcière est une période charnière qui restaure l’équilibre entre l’expression intérieure des facultés intuitives et celle de l’intellect.
Les règles correspondent à un moment où les barrières entre conscient et subconscient sont abaissées élargissant votre champ de conscience et vous ouvrant à celle du corps.
Malgré le repli sur soi qui la caractérise, cette phase n’est pas négative ; elle est souvent marquée par un sentiment d’accueil et d’intégration à toute chose, ainsi est-ce l’occasion de permettre à votre moi intérieur de s’exprimer dans votre pensée. Les énergies créatrices n’ont plus un caractère inspiré, mais plutôt visionnaire par la faculté qu’elles confèrent de percevoir l’invisible trame des choses et d’en approfondir sa connaissance. La phase Sorcière correspond à une période de calme et de gestation qui précède votre interruption dans le monde, baignée par la lumière blanche du croissant de lune ascendante. Elle marque la transition entre la fin d’un cycle et le début de l’autre.
Avec les règles, s’achève le processus de ralentissement qui caractérise la phase Enchanteresse. Votre corps dispose d’une moindre énergie physique, a besoin en général d’un sommeil accru et peut ressentir une lourdeur due au gonflement mammaire et abdominal. Le monde terre-à-terre prend moins d’importance, le souci des petits détails et des nécessités quotidiennes vous agace et vous irrite au point de ne plus y faire vraiment attention. De plus, la nécessité du repli sur soi correspond au besoin d’apprendre au contact de vos plans de conscience intérieurs. Ainsi la vie relationnelle et le dialogue peuvent-ils vous paraitre inutiles. Mondes intérieurs et extérieur se confondent, puisque le calme et la rêverie persistent tandis que vous assumez les tâches quotidiennes ce qui vous donne l’impression d’évoluer simultanément dans deux univers.
Les mécanismes psychologiques se ralentissent aussi et peuvent même s’interrompre totalement lorsqu’un certain stade est atteint dans la méditation ou la rêverie extatique. Cependant, les émotions remontent aisément à la surface et l’extrême sensibilité de l’empathie peut rendre insupportable le monde terre-à-terre. Par ailleurs, l’énergie sexuelle libérée au cours de cette phase peut atteindre une profondeur dans le vécu inconnue pendant le reste du cycle, aussi pouvez-vous éprouver le besoin d’exprimer et de voir exprimé par votre partenaire de profonds sentiments amoureux et romanesques. Les rapports sexuels peuvent être le langage exprimant l’amour ardent, quasi spirituel qui unit deux personnes.

Interaction avec les énergie de la phase Sorcière

La plupart d’entre vous ont un rythme de vie si soutenu qu’elles ne peuvent se permettre d’avoir leurs règles consciemment. Elles subissent cette déperdition sanguine, l’existence du tampon en atténuant la perception, si bien qu’elles continuent à vivre « normalement », en se forçant parfois beaucoup plus que d’habitude sur les plans physique et psychique pour concrétiser leurs aspirations professionnelles. Dans beaucoup de cas, elles se demandent pourquoi elles si sont fatigués ou incapables de travailler, simplement faute de se souvenir qu’elles ont leurs règles.
A leur venue, la vie quotidienne ne s’arrête pas et plus encore actuellement où vous disposez de moins en moins de temps pour vous recentrer sur vous-même, en raison des attentes et exigences dues au maintien d’une maison et au fait de travailler pour vivre. Aussi avez-vous du mal à accepter la menstruation alors que vous n’avez pas le temps de marquer une pause pour vous écouter. Vous, la femme moderne, devez trouver un équilibre entre répondre aux exigences de votre profession, aux besoins de votre famille et aux vôtres. Le meilleur moyen de satisfaire vos besoins au moment des règles consistent à prendre le temps de les vivre mentalement et physiquement quand vous le pouvez. L’idéal serait que vous le fassiez chaque mois, mais si ce n’est pas possible, cela vaut la peine que vous essayiez quand l’occasion se présente. Expliquez à votre famille ou votre partenaire, que tout va bien , mais que vous avez besoin d’un moment de calme, seule, pour marquer une pause et vous détendre. Une fois que ce processus, vous permettant de ralentir votre rythme, sera entamé, vous constaterez qu’il se déclenche naturellement et modifie l’urgence relative ainsi que l’ordre de priorité des choses à faire.

Essayez de ne pas entreprendre trop d’activités, organisez votre journée de façon à l’adapter à ce que vous ressentez alors. S’il vous est impossible de ralentir le rythme de vos occupations extérieures pendant la journée, il est encore plus important que vous vous accordiez une pause, le soir, pour entrer en interaction avec vos règles. Essayez de prendre vos distances avec tout ce qui n’est pas essentiel et accapare votre temps, ainsi vous vous rendrez compte que, de toute façon, « tout » peut attendre.
Et vous aurez le sentiment de mieux vous adapter et de moins subir la pression du quotidien. Si vous constatez que vous manquez d’énergie pour travailler convenablement durant la phase Sorcière, essayer de vous organiser afin d’utiliser l’énergie dynamique de la phase Vierge suivante pour rattraper le temps perdu. Évidemment vous n’aurez pas tous les mois la possibilité d’aménager votre emploi du temps de cette manière, mais faites-le chaque fois que vous le pourrez, votre vie n’en sera que plus heureuse.
Ne pouvant porter tout le chagrin et les émotions du monde, vous devez vous protéger et le meilleur moyen consiste à vous isoler de la télévision, de la radio et des journaux de manière à restreindre votre champ émotionnel aux problèmes immédiats de votre famille ou de vos mais. Mais , vous isoler totalement de la tragédie peut s’opposer au vécu que représente la compréhension claire du processus de mort et de renouveau qui se déroule au moment des règles, aussi un équilibre doit-il s’instaurer. L’autre manière d’aborder ces sentiments consiste à modifier votre perception. Plutôt que de faire preuve d’empathie passive à l’égard d’autrui, en ressentant leurs émotions comme si c’était les vôtres, vous pouvez avoir un sentiment de compassion active pour les personnes concernées. Ainsi ; en manifestant de la sympathie envers les autres au lieu de vivre avec eux ce qu’ils éprouvent, vous serez alors en mesure de les aider, en leur offrant une aide intelligente.

Au cours de la phase Sorcière le corps à besoin de dormir davantage et l’esprit de temps pour rêver. En plongeant en vous-même, vous accèderez aux rouages de votre vie intérieure et vos rêves peuvent vous parler de votre corps et de votre esprit.
Le rêve ne se limite pas nécessairement aux images induites pendant le sommeil, il comporte aussi la rêverie, les fantasmes et la visualisation, c’est-à-dire des modes oniriques par lesquels la pensée consciente propose au subconscient un contexte par le biais duquel ils peuvent entrer en interaction. Cette dernière peut s’exprimer sous la forme d’émotions, de concepts, d’images ou de connaissance. En prenant le temps de rêver, vous accédez à la vision prophétique, à la sagesse imaginative, à la prescience, de même qu’à la connaissance et à l’expérience mystique.

Prenez note des rêves que vous faites durant cette période, ainsi que des enseignements acquis. Vous constaterez qu’ils modifient votre perception de l’existence ou qu’ils vous apportent aide et compréhension. Ils peuvent également constituer des thèmes de visualisation et de méditation.

Pour pouvez aussi vous servir de la prière, de la magie et de la prédiction pour exprimer votre conscience intérieure pendant la phase Sorcière.

La phase Sorcière marque le moment où s’achève l’extériorisation des énergies dynamiques et créatrices de votre cycle. Aussi, cette conclusion risque-t-elle d’entraîner un sentiment de perte si le caractère de la nouvelle énergétique intérieure n’est pas reconnu, mais elle vous offre aussi l’occasion de rompre avec l’œuvre, les concepts et les autres modèles que vous avez déjà créés, développant de nouveaux embryons d’idées au sein de l’obscure matrice qu’est la menstruation.

Les composantes énergétiques « Sorcières » sont plus ou moins accentuées selon que votre écoulement sanguin se produit en phase de pleine ou de nouvelle lune. La femme dont le cycle correspond à celui de la Lune Blanche (règles en nouvelle lune), communique avec ses plans de conscience les plus profonds lui rappelant ainsi que le monde apparent n’est pas le seul qui existe ; alors que celle dont le cycle correspond à celui de la Lune Rouge, dont les règles surviennent en phase de pleine lune, exprime les composantes et les mystères de l’obscurité intérieure dans le monde apparent.

La phase Vierge

Elle débute dès la cessation des règles ou lors des derniers écoulements sanguins. Vos composantes énergétiques internes et votre subconscient se manifestent au grand jour. C’est le moment de saisir les enseignements et les concepts issus de l’obscurité caractérisant la phase de la vieille femme afin de leur permettre de s’exprimer au quotidien. La femme Vierge a l’occasion de régénérer son existence. Le temps de l’affliction éprouvée pour le cycle antérieur est révolu, elle a « transformé l’essai » avec son moi intérieur par l’intermédiaire de la menstruation en bénéficiant ainsi d’une vigueur et d’une confiance renouvelées.
C’est une renaissance de l’énergie et de l’enthousiasme. la menstruation passée, le corps est plus mince, plus alerte et plus souple, on pourrait dire plus « jeune » ; par ailleurs, les énergies destructrices et la lenteur extatique se sont muées en dynamisme concentré sur de nouveaux objectifs. La joie de vivre s’exprime par la fraîcheur du corps retrouvée au commencement d’un nouveau cycle et par l’influence réciproque de ce corps avec le monde alentour. Il prend de l’importance, en tant que langage de la vie, de même que son énergie et sa résistance physique sont plus grandes, tout en exigeant moins de sommeil. Vous reprenez confiance en lui et en vos aptitudes.
Au moment des règles, la plupart d’entre vous intériorisent profondément leurs émotions et leur sexualité. Mais pendant la phase Vierge, vous vous liez facilement, êtes pleines de fantaisie amoureuse et devenez coquettes. Votre sexualité a l’éclat et la fraîcheur d’une jeune fille. La confiance en votre corps ajoute, à la manière de vous comporter, une sensualité juvénile accompagnée d’amour et d’agrément dans les rapports sexuels. Ainsi, le premier acte sexuel consécutif aux règles génère le lien vous unissant à votre partenaire en reproduisant les conditions de votre premier rapport.
La phase Jeune fille est une période de dynamisme autant psychique que physique. Votre psychisme se renforce et votre pensée devient à la fois claire et analytique. Vous développez votre esprit d’organisation, mais aussi votre aptitude à voir les choses en détail afin d’établir des priorités, à faire de nouveaux projets et garder l’enthousiasme nécessaire pour les mettre à exécution en dépit des aléas. Vous devenez aussi plus indépendante et avez moins besoin du soutien, du réconfort et de l’encouragement d’autrui, de même que votre motivation intérieure vous pousse à réaliser contre vents et marées ce en quoi vous croyez. Aux yeux de certains hommes, la femme solide, décidée, à l’esprit pénétrant que vous êtes, peut représenter une menace.
Vous avez aussi la force de vous lever pour défendre et protéger ceux que vous estimez plus faibles et sujets à injustice. La phase Vierge correspond à l’aspect actif de votre nature ; ce que vous ressentez profondément ou intuitivement devient donc le fondement d’une action menée avec détermination. Vos énergies créatrices se manifestent par des poussées soudaines de brillante inspiration qui, alliée à des facultés accrues de concentration et d’attention aux détails, vous permettent d’atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés.
La phase Vierge favorise également la communication et les contacts humains, vous incitant à rencontrer du monde, à sortir, à circuler, à vous amuser ! Elle est marquée par un changement permanent, accompagné d’un rayonnement et d’un courant énergétiques annonçant la phase Mère.

Interaction avec les énergie de la phase Vierge

Pour être en accord avec cette phase n’hésitez pas à faire de l’exercice pour brûler le surplus d’énergie et profiter de votre corps en forme. Stimulez aussi votre esprit qui en a besoin grâce à la communication à des activités communautaire ou associative.
Ce supplément d’énergie vous permet de reprendre l’exécution d’une tâche restée en attente pendant la période de vos règles, ou de faire face à une charge de travail normale, voire supérieure. C’est le moment d’examiner de nouveaux projets- sous réserve que toutes les tâches interrompues avant vos règles soient achevées le plus tôt possible, afin que vous soyez libre d’investir, au maximum, votre enthousiasme dans leur exécution.
Il se peut que pendant la phase d’obscurcissement, vous ayez perdu de vue vos priorités et votre orientation dans l’existence, aussi est-ce maintenant le moment d’analyser votre vie, de l’organiser en fixant des objectifs. Il vous sera peut-être utile d’écrire les conclusions auxquelles vous parvenez afin de vous y reporter lors de la phase Sorcière. Étudiez les questions financières, domestiques, votre vie relationnelle et voyez s’il existe une meilleure façon de les régler.
C’est une période de structuration des intuitions acquises pendant les règles. La lumière de la Vierge est celle de la sagesse issue des profondeurs de l’obscurité pour introduire une vie, une conscience et une organisation nouvelles dans votre existence, ainsi que pour dissiper la crainte et l’ignorance. beaucoup d’entre vous se sentent incapables d’exprimer leurs composantes énergétiques, contraintes de se conformer à ce que les attentes sociales estiment être l’attitude « convenable » d’une femme. Cette phase est marquée par le dynamisme, aussi peut-on la considérer, de certains points de vue, comme l’aspect « masculin » de la féminité, bien que ce terme puisse laisser supposer que les deux aspects sont distincts. L’homme peut voir dans cette phase une menace puisque la femme peut empiéter sur son « domaine » selon les normes de notre société. Cet aspect Vierge est cependant tout aussi naturel chez elle que le fait d’être mère.
Comme c’est le cas pour toutes les périodes du cycle, il faut qu’il y ait équilibre entre cette phase et les autres. La femme qui laisse son aspect Vierge dominer risque de devenir très ambitieuse et de privilégier sa vie professionnelle. Elle risque d’étouffer les autres aspects de sa féminité en devenant un « homme honoraire », augmentant ainsi ces chances de gravir, jusqu’au sommet, les échelons professionnels ou de la société. Elle peut être à la fois très indépendante et réservée, de même qu’elle peut éprouver des difficultés à s’investir totalement dans une relation ou un partenariat. Par ailleurs, elle peut craindre la maternité de même que refuser, ou être incapable d’aimer et de nourrir quelqu’un. L’univers cyclique, intuitif, de la menstruation n’évoque pas grand chose pour elle.

La phase Mère

C’est une période pendant la quelle vous faites présent de vous-même, de votre amour et de vos compétences, mais c’est aussi le moment de reconnaître le lien qui vous unit à la terre. La société moderne considère la mère comme une citoyenne faible et de seconde zone, mais indispensable. Ainsi, sans tenir compte du chemin parcouru et des exploits accomplis par les femmes, la mère est considérée comme un animal instinctuel dont le cerveau n’est capable que de s’adapter à la procréation et qui doit obéir aux ordres des processus organiques sur lesquels elle n’a que peu de prise. Les jeunes femmes, et en particulier les mères célibataires,sont tournées en ridicule à cause de leur grossesse et considérées comme une charge pour les finances de l’état. Au sein de notre société moderne, les qualités que sont l’intelligence, la force et la sagesse ne sont plus associées à la maternité, de même que les aptitudes et vertus dont les mères font preuve par leur sollicitude, leur désintéressement et le fait d’élever des enfants ont tellement été avilies qu’on leur refuse respect et statut. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les hommes manifestant les mêmes capacités, qualités et tendances sont victimes du même parti pris.
La phase Mère est marquée par la force et l’énergie, mais à l’inverse de ce qui se passe au cours de la phase Vierge, l’expression de cette énergie prend un caractère désintéressé, plus rayonnant que dynamique. Elle survient à un moment charnière réalisant l’équilibre entre l’expression extériorisé de l’énergie et celle, intériorisée, de l’amour et de la sollicitude. Elle procure un sentiment de satisfaction et d’achèvement fondé sur un amour et une harmonie profonds. Elle débute à peu près au moment de l’ovulation apportant une confiance en soi infaillible et la valeur personnelle vous permettant de proposer soutien, encouragement, force et aide à autrui. Elle correspond à une focalisation de votre énergie vers l’extérieur, vers les autres et non vers vous-même.
Cette phase amène aussi une forte pulsion sexuelle portant un amour profond à votre partenaire. Les rapports sexuels vous apportent la joie dans le don total de vous-même à l’autre en donnant du plaisir. Cette attention et cet amour ouvrent votre conscience à un niveau plus profond, vous procurant une sensation d’éternité et où votre partenaire devient votre enfant.
En ce moment, la communauté, la sollicitude active et le désir d’aider autrui peuvent prendre une grande importance. La force nécessaire à son accomplissement est pondérée par la conscience spirituelle de participer aux merveilleux naturel et divin. Comme la sexualité, les énergies créatrices sont également très fortes et les rêves peuvent être extrêmement animés et peuplés d’images thématiques répétitives.

Interaction avec les énergie de la phase Mère

Cette phase vous donne l’occasion d’éprouver une grande joie dans le don de vous-même, de vos compétences, de votre attention et de votre aide aux autres. La Mère a la capacité d’assumer les responsabilités à leur place, de les soigner, de les aimer et de leur proposer une ligne de conduite, ses conseils et sa compassion. Essayez de leur tendre la main et ils réagiront plus franchement à votre invitation qu’à n’importe quel autre moment de votre cycle. Vous pourrez même constater qu’ils vous aborderont spontanément pour vous parler de leurs problèmes ou vous demander votre avis. Mettez votre force et votre sagesse à leur service, mais surtout ne leur imposez pas vos vues. Surtout laissez vos enfants commettre leurs propres erreurs, chose difficile à faire pour une mère ! Renouez avec les amis ou les membres de la famille que vous n’avez pas vus depuis longtemps, écrivez-leur ou téléphonez. Bien qu’on ne le remarque que rarement dans la vie moderne, la mère est souvent le point de convergence de toute la famille : c’est elle qui se souvient des dates de naissance, des traditions familiales, des anniversaires et qui maintient les liens familiaux en gardant le contact avec ceux qui ont quitté le berceau familial.
A l’occasion, rendez visite à votre mère, voyez en elle l’origine de votre vie comme vous êtes celle de vos enfants, et prenez conscience que, bien que vous soyez son enfant, vous êtes son égale en tant que femme et partagez ce lien qui dépasse les différences de la vie qui remonte dans le passé comme elle voit en vous celui qui file vers l’avenir. Si vous avez de jeunes enfants, essayez de faire quelque chose d’un peu particulier avec eux ; il y a peut-être des traditions familiales ou religieuses qui sont à leur transmettre, mais vous pourriez aussi vous arranger pour passer un petit peu plus de temps avec eux, pour les aider à apprendre. En effet, les enfants saisissent souvent plus rapidement que les adultes ce qui différencie les phases de votre cycle.
Pendant cette période vous ressentez un besoin égal d’expression intérieure et extérieure. Cette phase peut aussi prendre un caractère très spirituel en vous donnant le sentiment d’être en harmonie avec la vie, la nature et le divin. Vous pouvez éprouver l’envie de sortir pour recueillir les forces de la nature et de la vie alentour. Si vous disposez d’un jardin ou si vous découvrez un lieu tranquille au milieu des plantes et des arbres, accordez-vous un moment pour vous asseoir au calme et vous en imprégner. Si vous vivez en agglomération, la nature est toujours présente dans le ciel, le soleil, le vent et la pluie, les arbres, les plantes, les oiseaux et les insectes.
Vous constaterez que la conscience de la nature est plus importante si vous vivez à la ville que si vous habitez en permanence à la campagne. Vous vous découvrirez également une conscience et une compréhension plus profondes des animaux qui vous entourent.
Vous pouvez aussi être attiré par le côté nocturne de la nature. Si vous disposez d’un lieu sûr, goûtez les émotions et sensations que procurent la nuit et la clarté des étoiles et de la lune.
Quant à la sexualité, elle s’accompagne d’une forte pulsion créatrice. Vous désirerez entreprendre de nouvelles activités pour la maison comme refaire la décoration ou remplacer un certain désordre par un rangement rigoureux. Si vous avez un jardin, vous exprimerez cette énergie en nourrissant et en soignant vos plantes.D’autre part essayez une réalisation concrète comme la peinture, le dessin, l’artisanat, la musique, l’écriture ou simplement la cuisine d’un plat un peu particulier. Ce faisant, soyez consciente du fait que vous créez quelque chose, même si a priori la façon d’y parvenir vous paraît quelconque.
Vous êtes plus réceptive aux idées des autres, vous leur apportez de nouveaux aperçus, une manière différente de voir les choses en devenant l’auteur de concepts personnels développés et réalisés éventuellement dans le même temps. Pour certaines entreprises à long terme dont l’exécution commence à traîner en longueur, profitez de l’énergie qu’apporte la phase Mère pour leurs faire bénéficier d’une impulsion et d’un enthousiasme nouveaux.
L’éclatante lumière de cette phase introduit dans le monde l’énergie créatrice issue de l’obscure matrice qu’est la phase Sorcière. Sa lumière rayonne à l’extérieur, embrassant toute vie. La lune éclatante est la nouvelle lune, la création dans sa totalité et la forme manifestée du divin. Dans la clarté de la pleine lune, recevez le lien vous unissant au divin dans la nature. Lorsque l’ovulation se produit au moment de la pleine lune , elle vous apporte la joie de vivre, le sentiment d’appartenir et de participer à la création. D’autre part, quand elle coïncide avec la nouvelle lune, le cycle de la lune Rouge sème la graine de la connaissance intérieure et de la conscience profonde qui doivent apparaître dans la lumière du monde manifesté.
La femme qui refoule l’expression de ces composantes énergétiques Mère peut ignorer les liens profonds de partage et d’amour qui l’unissent aux autres. Celle qui laisse cette énergie gouverner son existence, risque de devenir passive, sans aucune ambition pour sa vie personnelle et dépourvue de confiance en elle pour tous domaines autres que la maison. Elle se voit souvent exploitée, cantonnée dans un rôle empreint de sollicitude et de compassion, donnant constamment d’elle-même sans égards pour ses aspirations propres. Elle s’accroche à la vie de famille, unique raison de son existence, aussi est-elle souvent incapable de s’adapter lorsque ses enfants quittent le domicile parental.

La phase Enchanteresse

Elles émergent lorsqu’un œuf a été libéré, mais non fécondé. A ce moment, vous commencez à vivre sur le versant interne de votre être. Vous prenez conscience des mystères fondamentaux de la nature et votre pulsion sexuelle se renforce, mais vous vous rendez également compte de la magie et du pouvoir que vous détenez, tout comme de l’effet qu’il produit sur l’homme. Ces énergies sont parfois dévorantes qui, lorsqu’elles sont libérées, s’expriment par une créativité formidable et débordante. A l’approche de la phase Sorcière, vous vous montrez intolérante à l’égard des banalités de l’existence, tandis que dans le même temps, votre intuition et vos facultés oniriques s’accroissent.
Chez certaines d’entre vous, cette période peut être la plus spectaculaire et son impact plus net sur leur vie quotidienne. Comme la phase Vierge, elle est marquée par une énergie dynamique évoluant progressivement, mais contrairement aux composantes énergétiques Vierge, les siennes sont tournées vers l’intérieur. Force et résistance physiques diminuent progressivement et, à mesure que la période s’avance, elles sont plus agitées, recherchant un besoin croissant d’activité, mais sans but précis. Or, cet nervosité risque de déboucher sur la colère, la culpabilité et le reproche envers elles-mêmes en fonction de l’effet que ces symptômes produisent sur autrui.
Bien qu’une nécessité croissante de sommeil se manifeste, l’agitation et l’hyperactivité mentale sont souvent trop grandes pour amener une détente. Cette dernière reflète l’énergie créatrice et peut se révéler destructrice à moins qu’elle n’ait la possibilité de s’exprimer positivement. Certaines d’entre vous constatent que leur aptitude à faire face aux difficultés et aux contraintes de l’existence diminuent, en particulier vers la fin de cette phase.
D’autres remarquent que leur pulsion sexuelle s’intensifie et contrairement à celle de la phase Vierge, empreinte de fantaisie amoureuse et de sociabilité, elle s’exprime à un niveau plus primitif, faisant ressortir une sensualité incroyable. Elles y puisent une assurance qui leur donne le pouvoir d’exciter et de séduire, si bien qu’elles peuvent s’identifier à la séductrice originelle pouvant attirer et menacer les hommes. Leur sexualité devient agressive, exigeante, confine au vampirisme et ne s’oriente que vers leur satisfaction personnelle. Ce qui, au début du cycle, peut être une énergie sensuelle risque, à la fin, d’aboutir à l’érotisme ; d’ailleurs l’ Enchanteresse s’adonnera, probablement, à des pratiques érotiques avec audace et sans aucun sens des responsabilités.
Vous prendrez davantage conscience de votre nature profonde et pourrez éprouver le besoin d’un enseignement ou d’une pratique d’ordre spirituel ou intuitif. En effet, pendant cette période, l’énergie engendrée peut être énorme, en particulier vers la fin, et se traduire par de violents accès créateurs ou destructeurs ; on peut toutefois la canaliser et la maîtriser, en garantissant que les forces destructrices iront dans le sens de la création. Une intensification des facultés médiumniques peut aussi apparaître, de même que les rêves peuvent se charger de thèmes à caractère magique et se peupler de couleurs et d’émotions vives.

Interaction avec les énergies de la femme Enchanteresse

Pendant cette période, vous pouvez percevoir votre sensualité, votre érotisme et votre côté un peu sorcière comme si la magie vous sortait au bout des doigts. Essayez d’exprimer ces sentiments dans votre aspect et votre tenue […]. Vers la fin de cette période, vous constaterez que vos seins et votre ventre commencent à augmenter de volume. Comme pendant vos règles, habillez vous de façon à éloigner les regards de ces rondeurs naissantes si cela vous gêne, bien qu’à la faveur d’une sexualité et d’une sensualité plus intenses, des seins et un ventre volumineux peuvent être accueillis comme l’expression de votre féminité.
Cette phase s’accompagne d’un besoin croissant de conscience de votre monde intérieur afin d’entrer en interaction avec lui et d’en apprendre davantage. Vous pouvez aussi vous découvrir plus d’intérêt pour les matières d’ordre ésotérique, spirituel ou psychologique et vouloir en acquérir une connaissance approfondie de même que dans le domaine de ‘aromathérapie, de la guérison, de l’astrologie ou de la radiesthésie. Fouillez librairies et bibliothèques à la recherche de documents pouvant répondre à votre attente.
Vos facultés médiumniques et intuitives peuvent se développer. Vous vivrez peut-être des rêves prémonitoires et ressentirez la nécessité d’organiser vos sentiments et vos expériences afin de leur offrir un exutoire. Les arts divinatoires se présentent sous de nombreuses formes, comme les lames de tarot, les runes, les feuilles de thé et les cristaux. Il vaut mieux en essayer plusieurs jusqu’à ce que vous trouviez ce lui qui vous convient le mieux. La phase Enchanteresse est un bon moment pour s’initier à la divination et la phase Sorcière qui suit, permet d’appliquer les connaissances acquises.
La fin de cette période est marquée par une conscience accrue du monde matériel : vos sens s’aiguisent, déclenchent une avalanche d’idées créatrices et donnent au monde un caractère presque surréaliste. Vous sentez que vous voyez, de façon plus aiguë, l’aspect surnaturel de toute chose. De même, vous avez l’impression d’évoluer entre monde visible et invisible.
Vous constaterez que vous êtes de plus en plus agitée, émotive et empathique. Vous avez par ailleurs du mal à vous concentrer, les démarches de votre pensée deviennent irrationnelles et subissent l’influence de l’émotivité. Quand une hyperactivité associée à de l’agitation se manifeste, pensez aux techniques de relaxation et de méditation. Ces manifestations nerveuses résultent d’une contrainte imposée aux énergies créatrices qui s’accumulent. La relaxation peut donc vous aider à vous adapter au jour le jour, mais l’énergie doit être – et c’est l’idéal – réorientée pour s’exprimer de manière positive.
L’énergie physique et les facultés intellectuelles diminuent tandis que les énergies créatrices et intuitives se développent. Quand ces deux courants ne sont pas équilibrés, certaines femmes sont sujettes à de spectaculaires sautes d’humeur. Refoulées, les énergies créatrices trouvent leur propre exutoire, souvent sous la forme d’une euphorie émotionnelle et physique pouvant conduire à une attitude exigeante, au sentiment d’insécurité ainsi qu’à une hyperactivité désordonnée entre les deux plans énergétique et accompagnée d’une incohérence comportementale sans solution. En canalisant l’énergie créatrice, en lui offrant un débouché sur la vie et en reconnaissant la nécessité du repli sur soi, on peut amortir les sautes d’humeur ou les aborder dans un éclairage positif.
Si possible, à ce moment de votre cycle, essayez de vous adonner à une activité créatrice simple, mais attendez vous à un beau gâchis ou à détruire ce que vous avez fait. Dans ces conditions, ce n’est pas le résultat final qui compte mais la libération sans risque de cette énergie pour votre plus grand bien-être. Les énergies créatrices peuvent se manifester par des bouffées si brusques qu’elles mènent à un comportement compulsif (méticuleux, rigide) presque maniaque. L’énergie accumulée peut aussi trouver un exutoire dans une activité physique, mais, étant donné qu’elle se manifeste par poussées, la résistance physique n’est que de courte durée.
La femme qui traverse cette phase peut être perçue comme excessivement critique, dotée d’une langue de vipère, jalouse et peu avare de réprimandes. Son intolérance vient souvent de la frustration et de la colère éprouvées vis-à-vis du monde terre-à-terre parce qu’il ne parvient pas à répondre à ses aspirations. Ce qu’elle veut, c’est couper au plus court à travers l’écume de la vie et de la société pour en atteindre l’âme authentique. Elle dit souvent ce qu’elle pense, sans se soucier d’autrui, au risque de regretter ultérieurement son attitude. Les petites contrariétés quotidiennes, qu’elle surmonte allègrement dans la foulée au cours des autres phases de son cycle, prennent soudain une importance exagérée, blessant partenaires, famille, amis et semant la confusion parmi eux. […] son entourage peut éprouver l’impression qu’il fait tout de travers. A ce moment là, ce comportement exprime son besoin fondamental de changement et de progrès.
Si vous constatez, d’après votre cadran lunaire, que ce type de comportement correspond au vôtre certains jours, essayez d’éviter les conversations approfondies ou intimes à ce moment-là. Quand vous allez moins vers les autres, et que leur consacrez du temps à contrecœur, cela signifie votre besoin de repli sur vous-mêmes. Si vous en avez la possibilité, trouvez les temps de vous isoler afin de vous détendre, communiquer à nouveau avec les profondeurs de votre être, loin du torrent momentané qu’exprime votre personnalité.
Prenez le temps d’examiner la manière dont vous vivez et décidez quels changements y introduire. Servez vous de votre tolérance pour vous libérer des influences, engagements ou autres aspects émotionnels qui n’ont plus de raison d’être ou qui sont source d’ennuis. Décidez de modifier votre existence, même de façon minime, et tournez vous vers la phase Sorcière pour laisser derrière vous le passé et entrer dans l’avenir.
En prévision de vos règles, accordez vous davantage de sommeil, évitez les activités nécessitant une concentration prolongée ou une coordination précise de vos gestes. Vous risquez également de vivre une période plus émotive, en conséquence organisez vous pour que les tensions n’aient qu’un effet limité.
A l’approche de votre menstruation, votre pulsion sexuelle s’intensifie. La frustration et la nervosité induites entraînent une attitude agressive et exigeante peu attrayante pour certains hommes. En conséquence, si vous avez un partenaire, essayez d’avoir des rapports sexuels qui résorberont en partie votre tension et vous rassurerons quant à son amour et à sa fidélité. Au lieu d’attendre qu’il réponde à vos aspirations, prenez des initiatives, montrez vous plus audacieuse, servez vous de votre charme pour le séduire, faites planer un certain mystère. Une fois libérée et exprimée, votre sexualité impétueuse peut faire accéder à un vécu habituellement noyé dans le quotidien.
Cette phase présente également un aspect destructeur de ses composantes énergétiques. Exprimez les et vous parviendrez à un équilibre puisque étant investies dans un acte créateur, libérées sans risque ou canalisées dans une action destructrice contrôlée. Vous pouvez vous servir de ces énergies pour gommer de votre vécu le passé indésirable, rompant ainsi les liens qui vous y rattachent. Par exemple, certaines d’entre vous ont tendance à nettoyer à fond la maison juste avant leurs règles, exprimant ainsi de manière subconsciente leur besoin d’abandonner le cycle antérieur et d’en gommer les débris pour se préparer au suivant. Un changement s’impose, qu’il s’agisse de votre environnement, de vos habitudes, de votre vie relationnelle ou de vous-mêmes, ne serait-ce que dans votre présentation générale. Vous faire couper les cheveux ou modifier votre style de coiffure peut vous aider à effacer votre vécu antérieur, vous permettant ainsi d’aborder le cycle suivant sans avoir l’esprit encombré par le passé.
S’il intervenait pendant d’autres phases, ce changement pourrait faire peur mais il est souvent souhaité à ce moment-ci. Cette période est porteuse d’une piste vers l’authenticité vous permettant de percevoir la réalité sous-jacente aux plans de l’illusion et de comprendre commet modifier certains domaines de votre existence. L’ Enchanteresse comprend que les choses ne sont pas statiques et que le passé doit mourir en faveur du futur.
Pendant cette phase, l’aspect lumineux et extérieur se dirige vers l’aspect obscur et intérieur de la nature féminine. Si vous êtes incapable d’accompagner ce passage, soit par ignorance du changement subi, soit par refoulement de la facette obscure de votre être, le lien unissant le corps, la pensée et le cycle menstruel se brise. Les énergies s’expriment par la pensée consciente, sont piégées par le biais d’un comportement souvent autodestructeur. Beaucoup de femmes se font horreur en constatant l’effet qu’elles produisent sur autrui par leur comportement ou par leur fonctionnement et l’apparence « anormaux » de leur corps. Ce mécanisme instaure un cercle vicieux destructeur ; en effet, plus une femme déteste sa nature profonde et son corps, plus elle refuse tout exutoire aux composantes énergétiques. Il faut donc que vous découvriez votre vraie nature et la suiviez.
Votre univers intérieur prend de l’importance et approche davantage votre pensée consciente. Dans cette obscurité résident les puissantes énergies qui peuvent

29
août

Chamanisme

   Ecrit par : Isaya   in Histoires de Sorcières

Chamanisme
Le chamanisme (ou shamanisme) est une tradition millénaire. Il offre un moyen simple et efficace de connecter les êtres humains et les esprits de la nature.

Assurément, le chamanisme est à la mode. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

Vous trouverez un début de réponse dans ce chapitre. Comme tout art, le chamanisme est un apprentissage long et constant : cette rubrique ne fera donc pas de vous un petit chamane en dix leçons mais vous aidera à porter un nouveau regard sur le monde qui vous entoure, à vous sensibiliser aux liens profonds qui existent entre l’homme et la nature afin de découvrir le sens de l’harmonie, de la beauté et du sacré de toute chose.

Un chaman est un guérisseur, un visionnaire et un médecin de l’âme qui marche entre les mondes, entre le visible et l’invisible. Grâce à cette rubrique vous pourrez commencer à développer vos sens chamaniques, à trouver vos alliés et totems.

Souvenez-vous toujours que votre quête personnelle pour la connexion et l’équilibre est aussi une bénédiction pour ceux qui vous entourent puisque l’essence du chamanisme à pour vision que tout dans la nature est vivant et interconnecté dans une toile de vie.

ÉTYMOLOGIE

Le mot « chaman », officiellement entré dans la langue française en 1842, nous vient du mot « saman » de la tribu des Toungouses en Sibérie et signifie « personne qui possède la Connaissance ».

C’est le mot choisi par les premiers anthropologues russes pour désigner des individus qui s’adonnaient à des pratiques spirituelles spécifiques et remplissaient des fonctions caractéristiques dans leurs communautés.

Une confusion avec le sanscrit « Shramana » (qui désignait des ascètes) a laissé penser que les deux termes avaient une source commune, mais il n’en est rien.

Le terme « chamanisme » est un mot générique, originaire des montagnes de l’Altaï, en Sibérie.

Origine

Le mot « chamane » tend aujourd’hui à se substituer à ce que le langage populaire appelait auparavant sorcier, guérisseur, magicien ou devin, c’est-à-dire toute personne censée faire appel à des dons magiques.

AUX QUATRE COINS DU MONDE

Partout dans le monde, on a relevé des traces de chamanisme, mais c’est surtout en Sibérie, en Asie du Sud et de l’Est et sur tout le continent américain que cette pensée a le plus marqué de son empreinte la culture des hommes. On la retrouve chez les peuples nomades ou semi-nomades, mais également dans les sociétés agricoles et donc sédentaires.

Dans les sociétés où le chamanisme a survecu, il s’est intégré à d’autres doctrines, religions, idéologies et pratiques qui se sont implantées successivement. C’est entre autre le cas de certaines régions conquises par l’islam, en particulier au Kazakhstan, et aussi au Tibet où le bouddhisme venu de l’Inde a assimilé de nombreuses traditions chamaniques locales. Dispersé, fragmenté et extraimement diversifié, le chamanisme s’est en outre développé dans des sociétés de tradition orale : sans traces écrites, la transmission du savoir reste forcément parcellaire.

  • l’Asie : bouddhisme, indouisme, confucianisme, taoïsme, shintoïsme… ces religions rendent très complexes l’étude du chamanisme. Partout coexistent prêtres, moines, yogis, médiums, voyants et divins qui se livrent à toutes sortes d’oracles, de prières, d’exorcisme et de magie. La transe et la possession sont des phénomènes courants. Dans certaines parties du Népal, dans l’ensemble de la Malaisie, de l’Indonésie et dans le reste du Sud-Est asiatique, des chamans s’adonnent au voyage de l’âme pour venir en aide aux membres de leur communauté. En Chine, le chamanisme a en quelque sorte fusionné avec le taoïsme et a disparu en tant que tel, alors qu’en Corée, même s’il a été attaqué à certaines époques, il demeure très vivant avec une particularité : seule les femmes accèdent à la fonction de chaman (à l’exception de quelques hommes déguisés en femmes). L’annuaire de Séoul répertorie 8 000 chamanes en exercice. Au Japon, l’empereur est encore gardé par un petit régiment de femmes chamans. Le chamanisme a eu un rôle très important sans la Chine ancienne : les premiers chamans étaient des femmes nommées Nu Wu. Leur toute première fonction était de chercher les âmes des enfants morts à l’accouchement.
  • l’Amérique du Nord : dans les régions du Grand Nord (régions arctiques), le chamanisme est très semblable à celui que l’on observe en Sibérie. La quête de visions est l’un des rituels les plus communs aux Indiens d’Amérique du Nord. Il permet aux adolescents de se livrer à une recherche personnelle sur la place et le sens de son entrée dans le monde des adultes. Si tous les adolescents font cette expérience, seuls quelques-un approfondissent leurs visions et deviennent de véritables guérisseurs des âmes et des corps que l’on appelle les hommes-médecine (medicine-man).
  • l’Amérique latine : malgré les grandes distances qui les séparent, le chamanisme des Indiens du Mexique et d’Amérique du Sud et celui des peuples de Sibérie présente d’étranges similitudes, à commencer par la représentation du monde et des rites initiatiques : voyages visionnaires, transe… souvent obtenus à l’aide de substances hallucinogènes.
29
août

Les Encres Magiques

   Ecrit par : Isaya   in Sortilèges

Les encres magiques sont des instruments importants dans tous les rituels demandant l’écriture : fabrication et tracé des sceaux, pentacles, talismans ou tout simplement pour écrire dans votre Livre des Ombres.

Pour écrire avec vos encres, une plume de calligraphie semble tout à fait adaptée. Cependant, vous pouvez utiliser des stylos neufs de couleurs différentes. Le support d’écriture sera généralement du parchemin vierge et végétal. Comme les encres, la plume (ou les stylos) et le parchemin doivent être consacrés avant utilisation.

La fabrication des encres

La fabrication des encres s’avérant quelque peu complexe, je vous conseille de vous procurer, dans le commerce, de l’encre de différentes couleurs. Ajoutez-y, la plante préalablement réduite en poudre qui est utilisée pour la confection de l’encre magique (proportionnellement 1/10ème de poudre de la plante pour 9/10ème d’encre). Par exemple, l’encre de Jupiter est par définition de couleur bleue et est composée en partie de lavande. Il suffira donc d’ajouter 1/10ème de poudre de lavande dans 9/10ème d’encre bleue. Pour les plus téméraires, voici le mode de fabrication de l’encre magique.

Tout d’abord, l’élaboration de l’encre de base. Mélangez 2/3 d’eau et 1/3 d’alcool à friction (d’alcool isopropylique). Ajoutez ensuite un peu de gomme arabique préalablement réduite en fine poudre. Verser dans un flacon le mélange bien homogénéisé et fermerez-le hermétiquement. Personnalisez ensuite l’encre de base en y ajoutant le 1/10ème de poudre de plante et le colorant approprié. Je vous conseille de verser ce mélange dans un petit encrier en identifiant clairement l’encre que vous venez de créer.

Ces deux modes de préparation doivent se faire de façon rituel dans un cercle magique et à la lumière de bougies de même couleur que l’encre. Les encres magiques doivent être fabriquées pendant la croissance de la Lune, sous les auspices planétaires correspondants à la nature même de l’encre. La consécration de chaque encre est en rapport avec ses propriétés magiques.
Tarots, runes, numérologie, horoscope…

ROSE
Favorise la télépathie. Attire l’amour.

SAUGE
Protège des sortilèges et des maléfices.

THYM
Pour attirer l’argent.

VERVEINE
Favorise la créativité artistique. Harmonise l’aura et les vibrations. Permet de charmer, de séduire.

VIOLETTE
Apporte la féminité de l’aura, attire les hommes. Favorise les visions et l’intuition. Apporte la chance.

sorcière

Propriétés et méthode de consécration

Voici les propriétés des encres magiques les plus répandues et leur méthode de consécration.

L’ENCRE DE JUPITER

Aussi appelée encre des scribes. A utiliser pour tout inscrire dans vos grimoires.
Planète : Jupiter
Couleur : Bleue
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre de lavande
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Encre de Jupiter, encre des Sribes, apporte le pouvoir aux mots inaudibles. »

L’ENCRE SANG DE PAPILLON

Pour invoquer les esprits des éléments en rapport avec l’air.
Planète : Mercure
Couleur : Jaune
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre de verveine
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Sang-de-Papillon subtil, force de la pensée, je te demande d’oeuvrer dans tout ce que je voudrai. »

L’ENCRE DE SANG DE COLOMBE

Concerne les charmes et rituels de passion, d’amour et de mariages. Pour sceller les promesses. Pour obtenir la paix de l’esprit et la joie. Pour ce qui en relation avec Vénus.
Planète : Vénus
Couleur : Rose
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre de Pétales de rose
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Par ce sang de colombe, l’amour vient à moi. Sous mon charme tous tombent, je l’exige de droit. »

L’ENCRE SANG DE DRAGON

Pour les rituels et les sortilèges de Mars. Augmente la puissance de tous les rituels.
Planète : Mars
Couleur : Rouge
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre de sang-de-dragon
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Mars, Sang-de-Dragon, force et commandement.Telle est ma volonté, tel est mon aboutissement. »


L’ENCRE DE BANNISSEMENT

Pour bannir tout ce qui est négatif, aussi bien les énergies que les esprits ou les situations. A ne surtout pas confondre avec l’encre « Sang de chauve-souris » qui sert aux envoûtements.
Planète : Saturne
Couleur : Noir
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre d’aiguilles de pin
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Encre Noire de Saturne, par ta noirceur toutes les ondes négatives fermement tu repousseras. »

L’ENCRE DE FORTUNE

Idéale pour les rituels relatifs au travail, à l’argent et les jeux d’argent.
Planète : Vénus
Couleur : Vert
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre de tournesol
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Encre des Prés, apporte calme et fortune. Telle est ma volonté. »

L’ENCRE DES PROPHÉTIES

Cette encre est destinée à écrire vos rêves et vos propres souhaits afin de les voir se réaliser.
Planète : Neptune
Couleur : Mauve
Ingrédients pour sa fabrication : 9/10ème d’encre de base et 1/10ème de poudre de fleurs de pavot
Rituel de consécration : Pendant toute la durée de la confection de l’encre, récitez sans arrêt : « Encre des Prophètes et des Songes, des rêves et projets écrits par toi une réalité positive tu feras. »